Alelcatel-Lucent paie prix de sa fusion
Ericsson boucle une année 2006 confortable. Tandis qu'Alcatel-Lucent trébuche : chiffre d'affaires en baisse, fonte des bénéfices et, surtout, 12 500 suppressions d'emplois au lieu des 9 000 annoncées.
La lune de miel entre Alcatel et Lucent aura été de courte durée. Lors de l'annonce des premiers résultats communs pour l'année 2006, c'est le désenchantement : chiffre d'affaires en baisse de 1,7 %, bénéfice divisé par
trois et, surtout, 12 500 suppressions d'emplois, au lieu des 9 000 annoncées en avril 2006, au moment de la fusion. On pensait que de telles coupes claires dans les effectifs appartenaient désormais au passé... La saignée s'étalera
sur une durée de trois ans, et les négociations seront menées pays par pays, sans plus de précision de la part de la direction.L'immédiat ne s'annonce guère plus gai. Pat Russo, la patronne d'Alcatel-Lucent, prévoit un recul du chiffre d'affaires pour le premier trimestre. Lequel succédera à un quatrième trimestre
' décevant ', selon ses termes. Parmi les explications : l'agressivité accrue des concurrents asiatiques et, surtout, la prudence des clients. Comme on lève le pied de l'accélérateur en entrant
dans une nappe de brouillard, les opérateurs ont suspendu leurs commandes en attendant d'y voir plus clair dans la stratégie et le catalogue des produits du constructeur. Car, en dépit des garanties des dirigeants d'Alcatel et de Lucent, les
recouvrements de gammes existent entre les deux rivaux d'hier : transport optique, réseaux métropolitains et IMS (IP Multimedia Subsystem), pour n'en citer que quelques-uns. L'achat de l'activité UMTS de Nortel au dernier trimestre 2006 pour
renforcer la nouvelle société dans les mobiles ajoute à la confusion. Selon Pat Russo, une clarification rapide s'impose pour dégager l'horizon et donner au vaisseau Alcatel-Lucent sa vitesse de croisière. Elle plaide donc pour que la fusion ne soit
pas jugée à l'aune de ce seul quatrième trimestre 2006.
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