Alexandre Zapolsky (Linagora) : ' Tous les acteurs ont intérêt au développement du logiciel libre. Sauf, bien sûr, ceux qui détiennent un monopole... '
Infatigable promoteur du logiciel libre, le président de la SS2L Linagora organise, pour la deuxième année consécutive, Paris Capitale du Libre, lieu de rencontre de tous les acteurs du logiciel libre.
Quel est l'objectif de l'événement Paris Capitale du Libre, qui se tient cette semaine au Palais des Congrès ?
Il est simple, réunir en un seul lieu l'ensemble de l'écosystème du libre pour évoquer les grandes questions du domaine : Quelle réalité économique ? Quel modèle d'innovation ? Le libre est-il une chance pour la France et l'Europe ? Comment peut-on créer ou maintenir plus d'emplois sur notre territoire, etc. ? L'ambition est de faire un événement européen, consacré aux enjeux du libre. Il faut remettre la France au c?"ur de ces grands sujets liés à l'économie du savoir, laquelle sera le moteur de la croissance de demain.La première édition de cette manifestation a été un vrai succès, mais on a l'impression que le libre se cherche encore. Est-ce seulement une impression ?
Le libre, son marché et ses acteurs professionnels gagnent en maturité. Cela peut donner l'impression qu'il se cherche, je préfère dire qu'il se normalise. Vu du terrain, cela se traduit par une montée en puissance très forte du marché privé. La majorité des contrats se fait aujourd'hui avec des entreprises, souvent de très grands comptes. Le libre continue sa progression vers les couches applicatives du SI. En parallèle, au niveau de l'infrastructure, nos clients n'hésitent plus à construire des systèmes critiques avec ces outils. Pour les fournisseurs, les modèles économiques et les positionnements s'affinent. On voit apparaître de nouveaux acteurs de l'édition open source, qui arrivent à rivaliser avec les start-up de la Silicon Valley.Vous avez été à l'origine des pôles de compétitivité liés au libre. Peut-on faire un premier bilan ?
Sur le sujet du pôle, nous nous devons d'être francs : la seule chose qui existe aujourd'hui est un bureau provisoire de quatre personnes. Ce n'est pas une base suffisamment large. Qui plus est, il existe des différences de point de vue sur le rythme et la façon d'avancer et de construire ce pôle. Ces discussions sont saines, mais je pense que nous devons très rapidement réimpliquer l'ensemble des acteurs, construire les bases légitimes, légales et juridiques nécessaires et redonner de l'élan à ce projet, car sinon, nous finirons tous pas nous épuiser. Et, plus grave encore, nos soutiens, dont le président de la République, finiront par ne plus y croire.Par quoi passe la structuration du libre en France et en Europe, et, au final, qu'est-ce qu'une politique du libre en France ?
Le développement du libre passe, entre autres, par la capacité de ses acteurs à se fédérer. Les acteurs économiques du libre ne pourront rivaliser avec leurs compétiteurs qu'à la condition de porter une vision commune. C'est dans ce but que je proposerai, lors de Paris Capitale du Libre, la transformation de l'ASS2L en FNILL, Fédération nationale de l'industrie du logiciel libre. En France, je n'ai qu'une obsession : accélérer et réussir la création d'un pôle de compétitivité logiciel libre. Je ne crois pas qu'il faille dévoyer les marchés publics et obliger les administrations à acheter du libre. Il est aussi nécessaire que la partie économique du libre trouve sa place aux côtés des acteurs établis. Ainsi, nous devons travailler avec le Syntec Informatique. Le libre est une chance formidable pour la France et l'Europe, du point de vue de l'emploi et de la création de richesses. Il convient de comprendre pourquoi, même pour les éditeurs traditionnels, le libre est un vrai levier pour accéder au marché et donc un levier de croissance. Tous les acteurs, ou quasiment tous, ont intérêt au développement du libre !
Il est simple, réunir en un seul lieu l'ensemble de l'écosystème du libre pour évoquer les grandes questions du domaine : Quelle réalité économique ? Quel modèle d'innovation ? Le libre est-il une chance pour la France et l'Europe ? Comment peut-on créer ou maintenir plus d'emplois sur notre territoire, etc. ? L'ambition est de faire un événement européen, consacré aux enjeux du libre. Il faut remettre la France au c?"ur de ces grands sujets liés à l'économie du savoir, laquelle sera le moteur de la croissance de demain.La première édition de cette manifestation a été un vrai succès, mais on a l'impression que le libre se cherche encore. Est-ce seulement une impression ?
Le libre, son marché et ses acteurs professionnels gagnent en maturité. Cela peut donner l'impression qu'il se cherche, je préfère dire qu'il se normalise. Vu du terrain, cela se traduit par une montée en puissance très forte du marché privé. La majorité des contrats se fait aujourd'hui avec des entreprises, souvent de très grands comptes. Le libre continue sa progression vers les couches applicatives du SI. En parallèle, au niveau de l'infrastructure, nos clients n'hésitent plus à construire des systèmes critiques avec ces outils. Pour les fournisseurs, les modèles économiques et les positionnements s'affinent. On voit apparaître de nouveaux acteurs de l'édition open source, qui arrivent à rivaliser avec les start-up de la Silicon Valley.Vous avez été à l'origine des pôles de compétitivité liés au libre. Peut-on faire un premier bilan ?
Sur le sujet du pôle, nous nous devons d'être francs : la seule chose qui existe aujourd'hui est un bureau provisoire de quatre personnes. Ce n'est pas une base suffisamment large. Qui plus est, il existe des différences de point de vue sur le rythme et la façon d'avancer et de construire ce pôle. Ces discussions sont saines, mais je pense que nous devons très rapidement réimpliquer l'ensemble des acteurs, construire les bases légitimes, légales et juridiques nécessaires et redonner de l'élan à ce projet, car sinon, nous finirons tous pas nous épuiser. Et, plus grave encore, nos soutiens, dont le président de la République, finiront par ne plus y croire.Par quoi passe la structuration du libre en France et en Europe, et, au final, qu'est-ce qu'une politique du libre en France ?
Le développement du libre passe, entre autres, par la capacité de ses acteurs à se fédérer. Les acteurs économiques du libre ne pourront rivaliser avec leurs compétiteurs qu'à la condition de porter une vision commune. C'est dans ce but que je proposerai, lors de Paris Capitale du Libre, la transformation de l'ASS2L en FNILL, Fédération nationale de l'industrie du logiciel libre. En France, je n'ai qu'une obsession : accélérer et réussir la création d'un pôle de compétitivité logiciel libre. Je ne crois pas qu'il faille dévoyer les marchés publics et obliger les administrations à acheter du libre. Il est aussi nécessaire que la partie économique du libre trouve sa place aux côtés des acteurs établis. Ainsi, nous devons travailler avec le Syntec Informatique. Le libre est une chance formidable pour la France et l'Europe, du point de vue de l'emploi et de la création de richesses. Il convient de comprendre pourquoi, même pour les éditeurs traditionnels, le libre est un vrai levier pour accéder au marché et donc un levier de croissance. Tous les acteurs, ou quasiment tous, ont intérêt au développement du libre !
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