“ Centraliser pour réduire le coût de notre informatique ”
Marc Boyer Chammard, DSIO du groupe CMA CGM, spécialiste du transport maritime, a piloté l'installation d'un datacenter près du nouveau siège de Marseille. Les applications stratégiques du groupe y sont concentrées.Comment s'est déroulé l'emménagement de CMA CGM dans son nouveau siège ?Marc Boyer Chammard : Nos bureaux flambant neufs accueillent 2 300 personnes et bénéficient d'une couverture Wi-Fi à tous les étages. Pour les réseaux cellulaires, en raison des 150 m de hauteur de la tour, nous avons négocié avec un seul opérateur qui a assuré la couverture indoor pour les autres opérateurs. Fin 2010, cet emménagement avait été précédé par la mise en production de notre nouveau centre informatique. Ce datacenter est conforme à l'état de l'art en termes de refroidissement et de consommation électrique, optimisant la circulation et l'utilisation des flux d'air chaud et froid dans l'espace.Le déménagement du datacenter a-t-il eu un impact sur son fonctionnement ?MBC : Ce datacenter héberge toutes les applications du groupe, dont la centralisation a débuté en 2002 et auxquelles accèdent à distance les entités du monde entier. La centralisation et notre activité imposent un fonctionnement 7 j/7, 24 h/24, hormis quelques plages de maintenance programmées à l'avance. Le déménagement des serveurs a été effectué en un samedi. Dès le dimanche, le système d'information (SI) était de nouveau opérationnel. Cet arrêt de vingt-quatre heures a été exceptionnel. Un centre de secours externe est, de toute façon, capable de prendre le relais en cas de problème.Pourquoi avoir opté pour un système d'information hypercentralisé ?MBC : Partager l'information en temps réel entre tous les bureaux du groupe est une nécessité dans le transport maritime de conteneurs. Le dossier de transport doit être véhiculé d'un pays à l'autre et accessible à toutes nos unités, indépendamment de leur localisation ou de leur organisation. La réduction des coûts de développement et d'exploitation procède aussi de cette centralisation, par la mutualisation des infrastructures et des moyens humains et techniques.Quelles en sont les briques de base ?MBC : Depuis 2001, nous avons construit un SI s'appuyant sur une base de données partagée, enrichie au fil du temps. Un premier ERP gère les métiers opérationnels du groupe, de la gestion des navires aux routes maritimes, en passant par les cotations de prix, la documentation relative aux conteneurs transportés et le suivi logistique. Il a été développé sur une base technologique Oracle, puis enrichi par module métier. Aujourd'hui, les 20 modules métier partagent une même base de données. Ce SI a été, en outre, bâti dans un contexte multi-marque. Un ERP financier basé sur la Business Suite d'Oracle, ainsi qu'un entrepôt de données complètent notre SI groupe. Ces outils sont accessibles depuis des postes clients légers, en mode web, dans le monde entier.Le déploiement mondial du SI groupe est-il terminé ?MBC : Depuis 2007, notre nouveau SI est opérationnel pour les zones Amériques, Europe, et Asie-Pacifique. En 2011, nous achèverons son déploiement dans plusieurs pays d'Afrique. La durée d'un tel chantier s'explique par la diversité des contextes réglementaires et économiques qui régissent le transport maritime. Nous avons dû, aussi, accompagner la croissance du groupe, dont l'activité a été multipliée par quatre depuis 2002 !Quels sont vos prochains projets ?MBC : Nous comptons mettre en place des outils décisionnels pour mieux exploiter les données de notre SI. La forte attente des départements de l'entreprise à ce sujet nous motive.
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