“ Contre mauvaise fortune, des brevets ”
“ On ne va pas non plus plaindre Apple qui, en matière de brevets, en connaît un rayon ”
Pierre Berlemont, chef de service à 01 InformatiqueNokia l'a mauvaise, et pas qu'un peu. Depuis que l'iPhone taille des croupières à ses smartphones, celui qui était un symbole de la réussite finlandaise a vu ses ventes chuter au point d'annoncer récemment des pertes trimestrielles. Face à cette première depuis dix ans, Nokia a pris une première décision logique : une réorganisation interne, avec entre autres la création d'une division smartphones. Mais cela ne semble pas suffire. Piqué au vif, le constructeur est mauvais joueur. Le combat qu'il est en train de perdre sur le terrain commercial et de l'innovation, il espère le gagner sur le terrain juridique. Et le Finlandais d'attaquer en justice Apple, l'accusant de violer une dizaine de ses brevets portant, pêle-mêle, sur l'encodage de la parole, le chiffrement, la sécurité, etc., et ce depuis le premier iPhone datant de 2007. On se demande bien pourquoi Nokia ne se réveille que maintenant. D'autant que l'industriel, qui affirme “ avoir investi 40 milliards d'euros dans la R&D depuis vingt ans ”, a déjà signé des accords de licence avec plus d'une quarantaine d'entreprises. Pourquoi Apple n'est pas dans la liste ? La position de Nokia n'a toutefois rien de surprenante, quand on sait que ce constructeur s'était battu en 2005 pour imposer l'adoption des brevets logiciels en Europe. On ne va pas non plus plaindre Apple qui, en matière de brevets, en connaît un rayon. Il n'empêche qu'à l'heure où les Etats-Unis se posent des questions sur leur système de brevets avec des affaires qui se traduisent par de coûteuses procédures judiciaires, cette action en justice de Nokia tombe plutôt mal. En outre, et comme souvent, il y a fort à parier que c'est une histoire de gros sous plus que d'innovation technologique qui guide l'action de Nokia. Les estimations évaluent à une dizaine de dollars par iPhone la somme que pourrait réclamer le Finlandais à Apple. Mais en se plaçant sur le terrain juridique et non sur celui de l'innovation, Nokia risque de ternir sa (bonne) image de marque. Une excellente réputation justifiée, les mobiles Nokia étant réputés fiables et solides. Et innovants, du moins par le passé.p.berlemont@01informatique.fr
Pierre Berlemont, chef de service à 01 InformatiqueNokia l'a mauvaise, et pas qu'un peu. Depuis que l'iPhone taille des croupières à ses smartphones, celui qui était un symbole de la réussite finlandaise a vu ses ventes chuter au point d'annoncer récemment des pertes trimestrielles. Face à cette première depuis dix ans, Nokia a pris une première décision logique : une réorganisation interne, avec entre autres la création d'une division smartphones. Mais cela ne semble pas suffire. Piqué au vif, le constructeur est mauvais joueur. Le combat qu'il est en train de perdre sur le terrain commercial et de l'innovation, il espère le gagner sur le terrain juridique. Et le Finlandais d'attaquer en justice Apple, l'accusant de violer une dizaine de ses brevets portant, pêle-mêle, sur l'encodage de la parole, le chiffrement, la sécurité, etc., et ce depuis le premier iPhone datant de 2007. On se demande bien pourquoi Nokia ne se réveille que maintenant. D'autant que l'industriel, qui affirme “ avoir investi 40 milliards d'euros dans la R&D depuis vingt ans ”, a déjà signé des accords de licence avec plus d'une quarantaine d'entreprises. Pourquoi Apple n'est pas dans la liste ? La position de Nokia n'a toutefois rien de surprenante, quand on sait que ce constructeur s'était battu en 2005 pour imposer l'adoption des brevets logiciels en Europe. On ne va pas non plus plaindre Apple qui, en matière de brevets, en connaît un rayon. Il n'empêche qu'à l'heure où les Etats-Unis se posent des questions sur leur système de brevets avec des affaires qui se traduisent par de coûteuses procédures judiciaires, cette action en justice de Nokia tombe plutôt mal. En outre, et comme souvent, il y a fort à parier que c'est une histoire de gros sous plus que d'innovation technologique qui guide l'action de Nokia. Les estimations évaluent à une dizaine de dollars par iPhone la somme que pourrait réclamer le Finlandais à Apple. Mais en se plaçant sur le terrain juridique et non sur celui de l'innovation, Nokia risque de ternir sa (bonne) image de marque. Une excellente réputation justifiée, les mobiles Nokia étant réputés fiables et solides. Et innovants, du moins par le passé.p.berlemont@01informatique.fr
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