“ Le Saas n'est pas très différent de l'externalisation ”
Laurent Sifferlé, directeur de l'organisation et des systèmes d'information du groupe Hypromat (connu pour son enseigne Eléphant bleu), a choisi le Saas pour la messagerie, la communication unifiée, l'intranet et la gestion du SAV.Quel est l'impact de l'organisation de votre entreprise sur son informatique ?Laurent Sifferle : Nous sommes implantés en Suisse, en Italie, en Espagne et au Portugal. Chaque bureau, indépendant en termes de gestion, a son propre ERP. La structure informatique du groupe est légère : je m'occupe des correspondants informatiques de chaque filiale et nous avons des sous-traitants pour la gestion du parc matériel.Ce contexte vous a-t-il incité à faire le choix du Saas (Software as a Service) ?LS : Oui, car il n'y a pas de plus-value informatique à l'administration de serveurs. Il y a trois ans, nous avions déjà décidé d'externaliser notre messagerie chez un prestataire. Mais les boîtes aux lettres ont vite été trop petites. Nous avons donc migré vers la suite en ligne de Microsoft, BPOS (Business Online Productivity Services), avec l'aide de la société de services Titanium. Puis, en 2010, nous avons mis en place un intranet spécifique pour les itinérants. Grâce au mode Saas, ils accèdent à leur messagerie et à l'intranet sans qu'un réseau privé virtuel (VPN) soit nécessaire.N'avez-vous pas eu de difficultés à convaincre votre direction générale ?LS : Même si des questions sur la sécurité ont émergé, elles n'ont pas provoqué de réticence majeure. Il n'y a pas vraiment de différence entre l'externalisation chez un prestataire et le Saas.Les outils de travail collaboratif sont-ils les seuls en Saas ?LS : Non. Nous avons également mis en œuvre un logiciel de service après vente, Swing-mobility, qui s'interface avec les ERP des filiales. Ce mode nous a permis de répondre au besoin de tous les utilisateurs. Mon rôle est de donner des réponses plus au niveau fonctionnel que matériel. Ma plus-value est dans l'adaptation du logiciel à la façon de travailler de l'entreprise. Dans les petites structures, tout gérer en interne est souvent trop cher, d'où le besoin de mutualiser.Au final, que vous apporte ce choix ?LS : En ce qui concerne la partie système d'information, il est synonyme de la tranquillité par rapport à la disponibilité des services. Depuis un an que nous utilisons BPOS, il n'y a eu aucun appel d'utilisateur pour cause d'interruption du service. Avec notre prestataire externe, nous en avions peu, mais quelques-unes quand même. Je suis tranquille car je sais que des sauvegardes sont effectuées, que l'antivirus et l'antispam sont mis à jour… Je fais de moins en moins la différence entre les outils Saas et ceux en interne. Que la donnée soit chez nous ou dans le cloud n'est pas important.Avez-vous eu besoin de former vos utilisateurs ?LS : L'environnement Microsoft est connu et le passage au Saas ne change rien pour les utilisateurs. Pour la messagerie, ils se servent toujours d'Outlook. La seule difficulté vient de la politique de sécurité de Microsoft sur la suite BPOS, un peu draconienne : mots de passe devant contenir plus de huit caractères, et à réinitialiser tous les quatre-vingt-dix jours… Notre passage à la suite Office 365 rendra possible la personnalisation des règles de sécurité.Quand comptez-vous migrer vers cette nouvelle suite en ligne de Microsoft ?LS : Début 2012. Ce n'est pas une priorité, car nous avons un système qui fonctionne bien. Les avantages de la nouvelle version sont intéressants mais pas primordiaux pour nous. De plus, nous devrons d'abord installer une version plus récente de la suite Office sur les postes des utilisateurs pour des raisons de compatibilité.
Votre opinion