“ L'open source, pour rendre nos coûts logiciels prévisibles ”
Jean-Marie Plaszczynski, responsable du système d'information de la société de conseil CEIS, déploie actuellement une solution de virtualisation. L'occasion de faire un point sur les bénéfices de l'open source en matière de contrôle budgétaire.Pourquoi avoir retenu l'open source pour votre projet de virtualisation de serveurs ?Jean-Marie Plaszczynski : Il s'agit d'un choix stratégique, afin de nous mettre à l'abri de dérives budgétaires en ce qui concerne les licences logicielles. Avec des solutions dites propriétaires, nous sommes toujours exposés au risque d'un changement inattendu de modèle de tarification ou d'une augmentation des coûts à cause d'un franchissement de seuil de consommation ou de puissance. Dans le cadre de ce projet de virtualisation, le choix de l'open source ne repose pas sur les habituels critères de performance ou de recherche d'économies, mais sur la volonté d'une maîtrise de nos coûts à long terme.A quel moment avez-vous basculé vers l'open source ?J.-M. P : En mai 2011, au début de notre réflexion, nous foncions tête baissée vers la solution d'hyperviseur vSphere de VMware, qui collait parfaitement à nos besoins et pour laquelle nous disposions déjà de compétences en interne. Mais cet été, à l'occasion de la sortie de la version 5 de vSphere, VMware a introduit un nouveau modèle tarifaire qui s'appuie essentiellement sur la taille de la vRAM, l'espace mémoire utilisé pour les machines virtuelles. Cette annonce nous a fait prendre conscience à quel point nous étions dépendants des décisions unilatérales d'un éditeur. Nous avons donc changé notre fusil d'épaule et opté pour une solution open source, Linux-KVM en l'occurrence. Cette offre alternative répondait aussi à une autre de nos exigences, à savoir un bon niveau de sécurité afin de garantir une confidentialité maximale à nos clients. Cet aspect est habituellement un atout fort des solutions open source.En quoi la nouvelle grille tarifaire vous était-elle défavorable ?J.-M. P : En fait, VMware a modifié deux fois son modèle tarifaire. Une première version en juillet se traduisait, pour nous, par le triplement du budget nécessaire aux licences. En août, la mouture définitive, avec des seuils plus élevés, limitait finalement la hausse à 20 % de notre budget initial. Nous aurions pu aisément absorber ce surcoût. Mais nous avons vécu ces multiples changements tarifaires comme une rupture de confiance. Investir dans une solution d'infrastructure est un engagement sur la durée et on ne change pas ce type d'outil tous les deux ans. Assurer une grande disponibilité des services à nos clients est une priorité. Cela ne doit pas se faire au détriment de la visibilité sur l'évolution des coûts.Mais un changement tarifaire n'est pas toujours défavorable aux utilisateurs…J.-M. P : Bien sûr, et je ne doute pas que de nombreux clients de VMware soient satisfaits de la nouvelle tarification. Mais dans notre situation particulière, ce n'était pas le cas. Nous sommes une PME en croissance. Cela signifie que nos besoins informatiques sont également en croissance régulière. Grâce à l'open source, nous pouvons envisager une montée en puissance de notre infrastructure sans effets de seuils faisant exploser nos budgets.Quelle est la structure de coûts de votre solution open source ?J.-M. P : Notre investissement porte essentiellement sur des coûts de formation à l'outil open source Linux-KVM. Dans nos calculs de risques, nous devons également anticiper un éventuel turn-over des équipes ainsi formées, et donc prévoir de nouveau des sessions de formation. Mais au final, ces frais de formation seront moindres que le coût d'une licence, surtout si celui-ci doit évoluer de façon imprévisible.
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