“ Nous allons faire de Bordeaux une ville digitale d'ici à 2014 ”
Pascale Avargues, DSI de la mairie de Bordeaux, travaille activement à faciliter l'accès, par internet ou par mobile, aux services administratifs de la ville, ainsi qu'au développement des échanges entre élus et avec les citoyens.Votre objectif est de faire de Bordeaux une ville digitale. Quels sont les axes de cette politique ?Pascale Avargues : Le maire, Alain Juppé, a choisi de faire de Bordeaux une ville digitale qui soit innovante, compétitive, attractive et sociale pour ses habitants, ses touristes et ses entreprises. Pour y parvenir, nous avons défini cinq axes d'actions autour des e-services et de la mobilité, de l'e-éducation, du renforcement du lien social et de la participation citoyenne, de l'internet pour tous et, enfin, du numérique au service de l'efficience des services municipaux.Quels sont les grands projets ?PA : Côté internet, le portail Bordeaux.fr (3 millions de visiteurs en 2010) confirme son rôle de point d'entrée de notre offre de services numériques à la population. Plus de 70 % des familles y paient en ligne leurs prestations de petite enfance et on y retrouve des démarches administratives comme l'inscription sur les listes électorales. Le site est interfacé avec Facebook et Twitter, et un magazine web est en cours de conception. Dans le domaine de la culture, des étiquettes communicantes dans la ville permettent d'accéder à l'agenda culturel et à des parcours touristiques. Nous travaillons à la refonte du portail d'accès aux fonds documentaires numérisés et multimédias des musées et des bibliothèques, et réfléchissons à recourir aux étiquettes RFID pour optimiser et sécuriser le prêt et le retour des ouvrages.Quelles sont vos ambitions en matière de services mobiles ?PA : Nos premières applications combinant mobilité, géolocalisation et réalité augmentée sont accessibles sur iPhone. Progressivement, un portail mobile multismartphone sera développé. Nous étudions aussi l'intérêt de proposer sur des téléphones NFC (Near Field Communications), les services de la carte multiservice de la ville et d'en créer de nouveaux. Sur les 30 000 Bordelais qui utilisent déjà cette carte, 200 volontaires vont pouvoir la remplacer par leur téléphone pour accéder à la piscine, à la bibliothèque, au paiement du stationnement…Comment comptez-vous procéder pour impliquer les Bordelais ?PA : Pour leur permettre de participer aux décisions de proximité, nous avons ouvert une plate-forme de consultations en ligne. Au menu : bâtir la ville cyclable de demain, les attentes des nouveaux arrivants, les initiatives pour favoriser le lien social…Ces développements ont-ils un impact sur le fonctionnement administratif de la mairie ?PA : Oui. Nous nous devons d'adapter nos processus internes métier aux exigences de qualité portées par notre plan de développement externe du numérique. Dans le cadre du projet Bordeaux cité digitale, un volet est consacré à la performance des services internes de la mairie et à la dématérialisation. Le nouvel outil de gestion des délibérations permet de dématérialiser l'ensemble du processus. Les élus consultent les délibérations depuis un iPad ou des portables. Par ailleurs, nos systèmes d'information (SI) de gestion interne s'adaptent aux exigences de gestion des collectivités avec le renouvellement du SIRH et la refonte de notre SI financier.Comment cette politique de ville s'inscrit-elle dans un environnement plus global ?PA : Afin de consolider une vision prospective de notre action à trois ans, un schéma directeur participatif et ouvert sera lancé cette année. Autre préoccupation : l'aménagement numérique du territoire vers le très haut débit doit être cohérent avec les schémas d'aménagement du département et de la région. C'est pourquoi nous participons à l'étude de schéma directeur d'aménagement numérique départemental.
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