“ Nous associons les directions métier à l'urbanisation du SI ”
Yves Condemine, DSI de l'Insa (Institut national des sciences appliquées) Lyon, est membre du comité de direction de l'établissement. Un statut qui permet au projet d'urbanisation d'être porté par toutes les directions métier.Pourquoi avoir choisi, en 2008, de vous lancer dans un projet d'urbanisation ?Yves Condemine : l'Insa disposait d'un système d'information (SI) hétérogène, bâti sur du spécifique et sur des logiciels du marché. D'où un manque d'interopérabilité entre applications au sein de l'Institut, mais aussi dans une perspective interétablissements. Or, avec l'évolution de l'environnement de l'enseignement supérieur et de la recherche, nous devions revoir notre existant applicatif. En préalable au lancement de ce projet d'urbanisation, la dimension stratégique des SI avait été formalisée au travers de la mise en place d'une gouvernance spécifique. En 2008, j'ai rédigé un rapport dans lequel j'insistais sur l'urgence d'élaborer un projet d'urbanisation, ainsi que sur les gains attendus.Comment avez-vous mis en place la collaboration entre DSI et directions métier ?YC : Dans ce projet, le schéma d'organisation associe les grandes directions fonctionnelles métier (DRH, direction financière, de la recherche…) et la DSI. Chaque direction métier a choisi un chef de projet, chargé de remonter les besoins opérationnels de son domaine. Un chef de projet urbaniste de la DSI et moi-même assurons le lien entre ces chefs de projet “ métier ” et les ingénieurs de la DSI. Ces derniers traduisent les cahiers des charges fonctionnels en cahiers des charges techniques, l'urbaniste jouant un rôle de “ connecteur ” entre les métiers et l'informatique. Ces documents servent à adapter l'ERP Cocktail, choisi dès 2009 pour la refonte de notre SI.Pourquoi avoir retenu le PGI Cocktail ?YC : Cet ERP open source est développé par l'association éponyme pour notre communauté : il est utilisé par un nombre croissant d'établissements de l'enseignement supérieur et de la recherche. Il couvre l'ensemble de nos domaines applicatifs, de la gestion des ressources humaines à celle de la scolarité, en passant par la gestion financière, les outils pédagogiques… Les acteurs métier signalent les adaptations à prévoir par rapport au cœur de l'ERP, puis l'association ou nous-mêmes opérons les aménagements nécessaires.Quel est, aujourd'hui, le rôle du DSI ?YC : En lien avec les maîtrises d'ouvrage (MOA) “ métier ”, le DSI assure la MOA transverse du SI, afin de garantir sa cohérence et sa cohésion. La qualité de la relation entre DSI et métiers passe par une implication forte, en amont, des acteurs terrain des différentes composantes, et doit s'inscrire dans une logique de projet d'établissement, bénéficiant d'un soutien unanime de la direction générale et des directeurs fonctionnels. Aujourd'hui, ce sont les missions, les organisations et les métiers qui gouvernent l'orientation de la stratégie SI, bien plus que les outils informatiques sous-jacents. Bien qu'omniprésents et indispensables, ces derniers ne constituent pas le point d'entrée structurant d'une démarche SI orientée utilisateurs. Le lien étroit entre organisation et information est une des clés de la conduite des projets SI impactant l'organisation. Tout comme les évolutions de l'organisation pèsent sur le traitement de l'information.Quel bilan tirez-vous de cette nouvelle collaboration ?YC : L'analyse des premières étapes de migration, en particulier la mise en œuvre de la partie gestion financière et comptable, démontre qu'associer les personnels des différentes composantes métier et techniques s'avère gagnant. Les personnels se sont sentis plus impliqués, car parties prenantes d'un projet global et non spectateurs d'une migration ne concernant que certains d'entre eux.
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