Apple, le secret et la peur
Alain Clapaud, chef de servicePour beaucoup d'ingénieurs et de développeurs, Apple est sans doute en tête de la liste des entreprises où ils souhaiteraient travailler. La firme à la pomme, tout comme ses produits, fascine. Pourtant l'ouvrage d'Adam Lashinsky, Inside Apple, lève le voile sur des pratiques managériales qui tranchent avec les modèles collaboratifs de l'entreprise 2.0. Et si vous pensez que le campus Apple de Cupertino est un endroit cool, à l'image de celui du voisin Google, vous faites erreur. L'organisation mise en place par Steve Jobs, diablement efficace, si l'on en croit l'auteur, se révèle particulièrement épouvantable, tant pour ses salariés que pour ses vice-présidents. D'abord, toute l'organisation est bâtie autour du secret. Dès qu'un projet est lancé, de nouvelles cloisons sont posées dans les bureaux, les codes d'accès des portes sont changés : l'équipe désignée pour cette tâche travaille dans un silo étanche. “ Il n'y a aucune porte ouverte chez Apple ”, confie l'un des collaborateurs. Le saint des saints est, évidemment, le laboratoire de design d'Apple, où officie Jonathan Ive. Très peu de salariés y ont accès. Si un employé livre la moindre information à l'extérieur, il est immédiatement licencié. Selon Gina Bianchini, PDG de Mightybell.com, “ la peur est palpable ici, même entre partenaires. Aucune entreprise n'entretient un tel niveau de terreur. ” Les équipes sont isolées dans des groupes de travail et doivent se concentrer uniquement sur le domaine qui leur est confié. Aucune d'entre elles n'a de vision globale du projet. L'ancien directeur du hardware d'Apple, Jo Rubinstein, résume cruellement cette organisation : “ Nous avons des cellules, comme une organisation terroriste. Chacun ne sait que ce qu'il a besoin de savoir. ” Charmant !La suite sur 01net-entreprises, rubrique “ Avis de la rédaction ”.
Votre opinion