Arrêtons de faire des applis inutiles que les gens suppriment au bout de quelques jours


Alors que toutes les marques veulent leur application, de plus en plus d'utilisateurs de smartphones se concentrent sur seulement quelques applis et suppriment rapidement les autres. Pour proposer des applis vraiment utiles les marques doivent travailler avec les concepteurs et ce sur la durée.
Le mobile est devenu central dans nos vies. C’est même le premier objet que l’on touche lorsqu’on sort du lit. Nous l’utilisons pour gérer nos comptes, pour envoyer des messages, pour consulter notre calendrier, pour écouter de la musique, pour occuper nos enfants ou encore pour prendre nos photos de vacances. Le mobile est dans tous nos quotidiens et dans tous ses temps. Le mobile s’est invité dans notre intimité.
Pour les entreprises, le mobile est devenu tout aussi central. Être présent sur les stores, ces magasins d’applications, et proposer des contenus optimisés pour smartphone à ses clients, ainsi qu’à ses collaborateurs, est un véritable enjeu stratégique.
A qui confier cette conception? L’écosystème mobile, jeune - l’iPhone fêtera ses 10 ans l’an prochain - et en pleine croissance, peut être perçu comme un labyrinthe. Quel type de service sur quel type de support ? A l’heure où les usages évoluent extrêmement vite et qu’il n’existe pas de modèle éprouvé, c’est un casse-tête pour les entreprises. De retour du Mobile World Congress à Barcelone, on ne peut que confirmer cette tendance.
Facebook, l'exemple parfait
En effet, si le marché des terminaux et des systèmes d’exploitation semble arriver à une certaine maturité dans les pays occidentaux, autour des Google, Apple, Samsung et Huawei, le pouvoir d’attraction et de rétention de l’audience mobile semble bien être le prochain challenge à relever pour les éditeurs.
A ce titre, on oppose souvent le web mobile, terrain de captation des utilisateurs, et application mobile, vecteur de récurrence d’usage. C’est en partie pertinent. Mais à y regarder de plus près, l’écosystème est plus complexe que cela et certains acteurs ont avancé dans leur entreprise de captation de l’audience.
Un acteur du poids de Facebook, par exemple, qui a pu prendre la révolution mobile par le mauvais bout il y a quelques années, semble aujourd’hui en mesure de réaliser un véritable tour de force. Sa présence sur le canal mobile (via les applications Facebook, Messenger, WhatsApp, Instagram) accapare notre temps d’attention et de découverte sur smartphone. Cette présence polymorphe confère à la firme de Mark Zuckerberg le statut d’intermédiaire privilégié entre une marque et un utilisateur.
Vous n’êtes pas convaincu ? Constatez par vous-même le séisme qu’a provoqué l’annonce récente de l’arrêt du service Parse, solution de back-end mobile en SaaS, utilisée par plus de 600.000 éditeurs et développeurs indépendants…
Facebook, à la traîne il y a quelque temps et bientôt en passe de capter l’audience grand public sur mobile, voilà qui nous rappelle l’Internet première génération et ses portails comme points d’entrée uniques sur les Internets. Alors oui, il faut rester en veille permanente et travailler sa réactivité pour surfer au mieux sur les vagues successives de cette houle mobile.
Sortir une appli, une obssession
Reste qu'aujourd’hui, le marché européen des applications mobiles représente 63 milliards d’euros, il s’agit donc d'un sujet sérieux et un investissement important pour les entreprises.
Plus qu’une application, il faut une stratégie mobile.
Dans ce bouillon technologique, les concepteurs de services mobiles ont une responsabilité: garantir la vision globale et assurer la pérennité du produit mobile sans tomber dans les déboires de la énième appli, téléchargée et utilisée une fois avant de finir dans les limbes de nos smartphones.
Combien d’applications ont été le sujet de nos attentions ces dernières années durant quelques semaines pour disparaître 3 mois plus tard? Souvenons-nous de Color, application promettant de relever le défi du réseau social basé sur la proximité, qui ferma 18 mois après son premier tour d’investissement (41 millions de dollars tout de même).
Nous portons notre part de responsabilité pour proposer plus qu’un savoir-faire technique et créatif.
Notre réflexion est partie du constat suivant: les équipes avec lesquelles nous collaborons sont concentrées sur l’idée de sortir une application. Or l’accompagnement dont ils ont besoin est beaucoup plus global. Ils sont à la recherche de clés pour y voir plus clair dans un secteur mouvant et difficilement compréhensible de l’extérieur et pour mettre en place l’organisation visant à mettre sur le marché des produits mobiles en phase avec les attentes et les feed-backs, réguliers et en plus en plus rapides, de leurs utilisateurs.
Ils sont à la recherche d’éléments de contexte nécessaires pour analyser leurs applications et mettre en perspective leur stratégie mobile. Nous avons des solutions pour cela, elles sont inspirées des méthodes des acteurs clés du secteur et en phase avec le contexte et le niveau de maturité de nos partenaires.
Pour conclure, on aime à se remémorer la phrase d’Edison: "la vision sans exécution est hallucination", il nous semble quand à nous, qu’une exécution sans vision soit au moins aussi hasardeuse.
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