Assurances
La mise en conformité est à la mode. Que ce soit à cause des lois comptables et autres droits d'affaires américain ou français, également contraignants, les sociétés au CA important sont désormais obligées de verrouiller, autant que faire se peut, leurs bilans et comptes, communications extérieures et procédures qualitatives de tous types. Bien entendu, dans ce paysage, les briques de base de l'informatique (stockage, ILM, outils d'administration, logiciels de sécurité...) viennent en renfort des bonnes pratiques de gouvernance (Itil, normes ISO, Six Sigma...). Le tout assorti d'un audit permanent des process à l'aide de BPM et autres balances Scorecard. Dans un élan de naïveté, chacun pourrait croire que ces pratiques de maîtrise et de gestion des risques s'inscrivent dans une volonté de performances de l'entreprise, d'une réduction du ' time to market ', d'un saut qualitatif, bref d'un mixte entre de la business intelligence et l'avantage concurrentiel fourni par toutes ces procédures. Ce qu'apportent censément tous les outils précédemment mentionnés. Néanmoins, ce serait minorer l'essor de la judiciarisation, déferlante américaine qui touche nos côtes. Depuis l'affaire Enron, chaque PDG de grande société est conscient qu'il peut se retrouver derrière les barreaux, du simple fait d'une erreur ou d'une manipulation comptable. Les exemples abondent depuis ce précédent. Certes, la France, tout aussi réglementée, arrive rarement à ces extrêmes, néanmoins, les amendes fiscales sont pareillement douloureuses pour les entreprises. Pour peu qu'un conseil d'actionnaires soit tâtillon, le mandataire social ou le PDG salarié risque gros. Un risque bien réel et avéré dans de nombreux cas. De manière un peu cynique, dire que la mise en conformité est avant tout une façon pour les PDG de gérer les risques inhérents à leur poste, il n'y a qu'un pas à franchir. Mais si c'est profitable à l'entreprise, faut-il sen plaindre ? * rédacteur en chef de Décision Informatique.