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Atom et RSS, qui permettent l'échange de données entre sites web ou progiciels, ont séduit tous les grands de l'informatique.
Internet aime la simplicité. Trop complexes et inadaptés aux aléas du web, les services Soap, conçus pour les échanges entre applications, sont boudés par les entreprises. Qui leur préfèrent Rest, plus facile à mettre en ?"uvre.
' L'architecture Rest existe depuis des années, constate Patrick Chanezon, expert chez Google. Mais elle avait du mal à décoller car aucun standard ne précisait jusqu'à présent comment utiliser les verbes
HTTP pour échanger des données. ' Atom pourrait jouer ce rôle. Pressenti comme le successeur de RSS, ce format d'échange mis au point par l'IETF est soutenu par Google, Microsoft, SAP et d'autres grands noms de
l'informatique.
Une enveloppe pour les données structurées
Patrick Chanezon décrit les deux grandes composantes de ce format : ' Atom Syntax est une enveloppe qui encapsule des données dans un message XML standard, puis Atom Publishing Protocol (APP) transporte
cette enveloppe entre deux services Rest. ' Dans le cadre d'échanges de données structurées, APP attribue un rôle précis à chacun des verbes HTPP (par exemple, get) et standardise la façon de lire et d'écrire d'un site à
l'autre et, par extension, d'un progiciel à l'autre. Ce qui fait d'Atom un protocole fondamental de web 2.0 et des architectures orientées services (SOA), car il joue le rôle d'un format universel d'échanges entre bases de données. C'est du moins la
vision que partagent des ténors tels que Google, Yahoo, Sun et Microsoft. ' Atom propose un protocole simple et ouvert qui remplace ODBC et JDBC ', confirme Jeremy Zawodny, expert en bases de données
chez Yahoo.La grande majorité (80 %) des besoins d'échange de données pourrait ainsi être couverte en s'appuyant sur une API simple, partagée par l'ensemble des sites de la planète. C'est Adam Bosworth, vice-président de Google, qui a lancé
le premier cette idée. ' Il est temps que les vendeurs de base de données tirent les leçons de l'architecture distribuée du web et commencent à gérer nativement RSS 2.0 et Atom ', expliquait-il lors de
la conférence annuelle de MySQL, il y a un an. Joignant le geste à la parole, Google vient de publier Google Data API (Gdata), une interface de programmation qui ajoute l'authentification, la gestion de verrou, et la possibilité d'effectuer des
requêtes à RSS et Atom. Le numéro un de la recherche en ligne la définit comme un protocole simple et standard permettant d'écrire, lire et rechercher des données sur le web. ' Attention aux raccourcis trop rapides,
met en garde Yann Neuhaus, expert en bases de données dans la société de services Trivadis AG. Les sites web ne se transforment pas en base de données. C'est l'accès aux bases relationnelles sous-jacentes qui s'uniformise en se
virtualisant. ' De fait, RSS et Atom permettent surtout d'exposer très simplement des listes d'objets (clients, commandes, etc.) accessibles dans un format universel et faciles à transporter puis à manipuler au sein d'une
application. Cette utilisation n'est pas réservée au web. Comme les services Soap se sont imposés en entreprise pour exposer des traitements synchrones, les flux RSS et Atom vont prendre en charge l'intégration de flux de données métier.
Des protocoles bientôt incontournables
' Toutes les applications clientes géreront un jour RSS ', prédisait Jonathan Schwartz, PDG de Sun, dès mars 2004. Une vision que partagent la plupart des architectes.
' RSS et Atom vont devenir des protocoles de communication incontournables pour alimenter les clients riches en données métier ', confirme Didier Girard, directeur technique de la SSII Improve.
' Cela permet, par exemple, d'agréger les données d'un logiciel de relation client et d'un progiciel de gestion intégrée en un seul flux homogène et personnalisé en fonction des besoins de chaque utilisateur. Celui-ci peut
ensuite les insérer dans ses applications ', explique Sami Jaber, directeur technique de Valtech Toulouse.De plus en plus d'éditeurs devraient donc intégrer ces canaux de transport de données à leurs progiciels. C'est déjà le cas de l'application hébergée
Salesforce.com. L'un de ses partenaires, Spanning Partners, a lancé un service qui permet à n'importe quel utilisateur de récupérer les données professionnelles qui le concernent (prospects, agenda,
tâches, contacts, etc.) via des flux RSS. Dès qu'un changement a lieu sur les serveurs de
Salesforce.com, l'information est poussée dans le canal RSS correspondant. L'entreprise récupère ces informations directement au sein d'une application métier ou par Outlook 2003.
Simple à utiliser et peu cher à installer
Cette solution s'avère bien plus légère à mettre en ?"uvre qu'un canal ODBC ou JDBC qui ne traverse pas les pare-feu. RSS et Atom se distinguent des autres protocoles middlewares par leur simplicité et leur faible coût de mise en
?"uvre. L'infrastructure technique ?" serveur HTTP et serveur d'applications ?" étant déjà déployée, il suffit de quelques heures pour exposer des données. Vu l'intérêt des éditeurs, ce middleware sera bientôt intégré par défaut dans
tous les serveurs d'applications, socles de développement et progiciels. Des éditeurs de PGI, comme Prodaxis et SAP, se sont déjà engagés sur cette voie. Et Microsoft propose une plate-forme RSS native dans Windows Vista et Internet Explorer 7,
conçue pour être manipulée par les développeurs. Quelques start up, dont NewsGator et HiT Syndicaat, fournissent des serveurs assurant la logistique des flux RSS/Atom. Qui sont filtrés, agrégés et distribués en toute sécurité vers des applications
ou des utilisateurs. ' Atom et RSS sont trop simples pour remplacer des middlewares évolués comme ODBC car ils ne disposent pas de curseurs, de support des transactions, etc. ', affirme Giovanni
Guardalben, directeur technique de HiT Syndicaat. Mais ils sont parfaitement adaptés pour gérer des échanges BtoB. '
Définir des contenus standards de données
Le rôle de RSS et d'Atom est donc en train d'évoluer vers celui d'une enveloppe facilitant l'intégration d'applications. ' Le format UBL, utilisé pour l'échange d'ordres d'achat et de factures, pourrait par
exemple être encapsulé dans une enveloppe RSS/Atom ', illustre Patrick Chanezon, de Google. Pour l'instant, ces flux ne sont pas adaptés aux échanges en temps réel. ' Je parlerais plutôt de quasi temps
réel puisqu'il s'agit d'un mécanisme de push asynchrone ', note Greg Reinacker, fondateur et directeur technique de NewsGator. Ce qui reste largement suffisant pour un grand nombre d'applications métier. D'autant que
Microsoft propose de muscler RSS avec une extension saluée par la plupart des experts. Publiée sous licence open source et mise au point par une partie de l'équipe à l'origine de Lotus Notes, Simple Sharing Extension (SSE) transforme RSS 2.0 en un
canal de réplication de données. ' Si l'information traitée peut être publiée dans un flux RSS, alors SSE peut permettre un partage et une réplication bidirectionnelle entre clients consommant un flux
XML ', détaille Jean-Christophe Cimetière, chef de produit plate-forme et .Net chez Microsoft.' Au-delà du mécanisme d'échange, il est primordial de définir des contenus standards de données ', note Philippe Bournhonesque, directeur du développement d'IBM Software en France. De
nombreuses initiatives ont lieu dans ce domaine. Une enveloppe Atom/RSS contient en effet un champ libre dans lequel il est possible de stocker des données XML dont la structure est définie par un schéma. C'est par exemple le cas de Buy.com avec
Product RSS, d'OpenSearch d'Amazon, et de Google Base. Pour le moment, cette dernière ne propose que quatorze objets métier allant d'une annonce d'emploi à un bien de consommation en passant par un voyage ou une adresse. Mais le nombre de schémas
pourrait bientôt exploser. Ils existent déjà dans de nombreux secteurs d'activité. Et la communauté des développeurs accueille favorablement le concept de microformats qui permet d'intégrer des balises spécifiques dans une page XHTML pour retrouver
des données structurées. ' Nous avons besoin de microformats qui emportent l'adhésion générale, dans tous les domaines, estime Bill Gates, de Microsoft. C'est le point clé pour que les échanges de données
sur le web décollent. 'redaction@01informatique.presse.fr www.01blog.fr/1863