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La société présidée par Thierry Breton a fait l'acquisition de Siemens IT Solutions
Deux ans après une querelle d'actionnaires qui l'avait fragilisée, la SSII Atos Origin est repartie en campagne. Fin décembre, elle a scellé une alliance avec Siemens afin de racheter sa société de services informatiques, Siemens IT Solutions (SIS). L'entreprise présidée par Thierry Breton reprend ainsi le fil de son histoire, émaillée de grosses acquisitions (notamment Origin en 2000, puis Sema en 2004).Grâce à cette transaction, la SSII française passe d'un chiffre d'affaires d'environ 5 milliards d'euros en 2010 à 8,7 milliards pro forma, et se hisse au troisième rang des prestataires de services en Europe, derrière IBM et HP. Elle devient également le numéro sept mondial des services informatiques, juste devant… Capgemini. Mais son centre de gravité reste essentiellement européen, avec 90 % du chiffre d'affaires réalisé sur le Vieux Continent.
Ouvrir des perspectives dans le cloud
Le point fort du groupe sera sans conteste l'infogérance, qui devrait représenter 60 % du chiffre d'affaires. La possibilité, via l'effet de taille, de se positionner sur les mégacontrats est un des bénéfices majeurs de cette opération. La capacité en centres de données représente également un atout non négligeable dans la perspective du développement d'offres de cloud computing.Cette acquisition est présentée par les deux groupes comme un “ partenariat ” industriel. Au terme du rachat, Siemens sera en effet actionnaire de la SSII à hauteur de 15 %, pour une période minimale de cinq ans. La transaction est assortie d'un contrat d'externalisation de l'informatique de Siemens de 5,5 milliards d'euros sur les sept prochaines années. Un montant qui constitue 80 % du poids de la sous-traitance en services informatiques du groupe allemand.Enfin, les deux entreprises investiront conjointement 100 millions d'euros (répartis à part égale) en R&D pour la mise au point de nouvelles offres, en particulier verticales, dans les trois prochaines années.Financièrement, l'opération s'avère très favorable à Atos Origin. La SSII débourse la modique somme de 850 millions d'euros pour une entité dont le chiffre d'affaires s'établit à 3,7 milliards. Un montant d'autant plus faible que c'est Siemens qui supportera la quasi-totalité des coûts d'intégration et de restructuration. Le groupe industriel allemand s'est engagé à verser 250 millions d'euros. Une somme qui inclut le coût de la suppression de 1 750 postes chez SIS (sur un effectif de 28 000 personnes), en difficulté depuis quelques années.
Premier défi à relever : redresser SIS
Cette option épargne les salariés d'Atos Origin, qui viennent de subir les conséquences du programme de restructuration lancé par son PDG, Thierry Breton, début 2009. Programme qu'il entend d'ailleurs appliquer du côté de Siemens IT Solutions. Pour les collaborateurs de la SSII allemande, la pilule risque d'être difficile à avaler, eux qui ont traversé une série de plans sociaux ces dernières années.Séduisant sur le papier, le nouvel ensemble aura néanmoins quelques défis à relever. A commencer par le redressement de SIS, une entité qui perdait de l'argent et dont le groupe allemand cherchait à se débarrasser. Ce qui est susceptible de retarder l'intégration. Le mélange des cultures française et allemande fait également partie des incertitudes. Enfin, il n'est jamais aisé d'intégrer un groupe d'une telle dimension. Par le passé, lors des acquisitions d'Origin et de Sema, il a déjà été reproché à Atos Origin d'être une succession d'entités locales sans véritable coordination à l'international. Ce rachat vient à point nommé pour démontrer que l'arrivée de Thierry Breton a changé la donne.
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