Au-delà du cuivre, la fibre pour tous

La disparité entre les zones dégroupées et non dégroupées est à la base de la fracture numérique.

Au lendemain des obsèques du regretté sénateur-maire André Labarrère, qui avait voulu faire de sa ville de Pau la capitale française du haut débit, s'ouvrait à New Delhi le dixième symposium 3M et Acome sur le thème du ' vrai haut débit '. Un hommage à distance, en quelque sorte. Le sujet de cette réunion avait fait venir bon nombre de représentants des collectivités françaises (département de la Manche, conseil général de l'Oise, communauté urbaine de Bordeaux, etc.), car il en va du développement du territoire et des implantations d'entreprises dans des régions mal desservies.Présidente de l'événement indien, Gabrielle Gauthey, membre de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), n'a pas manqué de rappeler que, si la France est le quatrième pays européen en termes d'accès à l'ADSL et l'un des premiers mondiaux dans le triple play, la disparité entre les zones dégroupées et non dégroupées est à la base de la fracture numérique. Une situation difficile à supporter dans une démocratie où chaque citoyen est censé bénéficier des mêmes avantages. Même si les opérateurs alternatifs améliorent leur capillarité et constituent désormais une concurrence crédible aux 200 000 km de France Télécom, ils ne disposent que de peu de réseaux de collecte étendus. Du coup, la solution du dégroupage épaulé par les projets de réseaux d'initiative publique paraît séduire (lire p. 18).Les projets en cours allongeront de 13 000 km de câble en fibre optique les réseaux existants et, surtout, ajouteront deux cents répartiteurs dégroupés aux neuf cents existants (chiffres relevés fin 2005). Les cinq cents zones d'activité (sur plus de 20 000 existantes) fibrées grâce aux réseaux d'initiative publique devraient être dopées. Reste que de nombreuses difficultés techniques persistent. La normalisation des bâtiments ne prend pas en compte la gestion des colonnes montantes ni la mise en place de fourreaux, sans compter la pose des fibres. Mais qu'importe, la pasionaria de l'aménagement du territoire, Gabrielle Gauthey, arrivera bien à repousser les obstacles qui demeurent sur la route dun marché du haut débit enfin ouvert à tous. '