[AU2012] Controverse sur la virtualisation des logiciels de CAO
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Profitant de la grand-messe annuelle d’Autodesk, nVidia présentait sa nouvelle technologie de virtualisation, VGX. Le fabricant de puces graphiques a fait valoir ses arguments, face à des ingénieurs pour le moins sceptiques.
Voici une semaine, IBM présentait aux utilisateurs de Catia, le logiciel de Dassault Systèmes, une offre de virtualisation de leur logiciel de CAO. Equipé de deux cartes graphiques nVidia Quadro 4000, le serveur IBM ne pouvait servir que deux instances Catia en simultané. IBM promettait de faire mieux très rapidement. C’est maintenant chose faite.

En effet, lors d'Autodesk University 2012, le fabricant de puces graphiques a pu démontrer les atouts de sa nouvelle architecture VGX. « Fondamentalement, VGX, c’est trois choses : des cartes dont les contraintes physiques leur permettent d’être déployées dans ses serveurs haute densité ; une couche logicielle, l’hyperviseur ; c'est, enfin, un moyen de signaler au hardware quel logiciel cherche à l’exploiter », résume Adam Scraba, chef de produit chez nVidia.
Disponible uniquement sur l’hyperviseur XenServer de Citrix (ESX de VMware et Windows Server 2012 suivront en 2013), la solution vise non seulement à donner accès à la puissance des cartes 3D aux sessions virtuelles, mais elle permet en outre de partager les GPU entre plusieurs utilisateurs. Seules les cartes équipées de la puce Kepler supportent une telle virtualisation : la carte délivre un flux vidéo H.264 pour chaque utilisateur. Sa carte K1, équipée de quatre GPU Kepler (soit 768 cœurs) et 16 Go de mémoire vive, peut théoriquement supporter jusqu’à 100 utilisateurs en parallèle, assure-t-on chez nVidia. Pour autant, cette technologie est-elle adaptée à une utilisation aussi intensive que la CAO ou, plus largement, à la modélisation 3D ?
La CAO trop exigeante en termes de performance ?

« L’objectif, c’est clairement de rendre l’usage de la CAO beaucoup plus flexible pour les utilisateurs. Ceux-ci peuvent continuer à utiliser leur logiciel de CAO sur leur PC à la maison, sur un terminal mobile, et ce sans que les données sortent de l’entreprise. C’est un moyen puissant, en particulier pour les grandes entreprises, de protéger leur propriété industrielle », ajoute Adam Scraba.
Si le marketing nVidia est affûté et les arguments plutôt convaincants, les utilisateurs restent très méfiants vis-à-vis des performances d’une virtualisation de type VDI de leur outil préféré. Toute perte de fluidité dans la manipulation d’un modèle 3D est, en effet, rédibitoire pour eux. Pour Amar Hanspal, vice-président de la division IPG (Information Modeling & Platform Products Group) d’Autodesk, la virtualisation n’est toujours pas mûre pour supporter les contraintes de la conception 3D : « La virtualisation, c’est une technologie prometteuse. Par exemple, nous proposons déjà des offres d’essai de nos produits en mode virtualisé. Par contre, il reste encore des problèmes de performances liés à la virtualisation, notamment sur le plan des temps de latence. C’est un vrai problème pour les outils de conception. On suit étroitement les progrès réalisés sur ce plan, mais, pour l’instant, la solution n’est pas mûre pour le prime time ! »
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