' Aucune des applications envisagées d'ici trois ans ne pose de problème avec l'Edge. '
' Qu'est-ce qui différencie l'i-mode de Bouygues Telecom de Vodafone live ! ou d'Orange World ?Orange World est avant tout un mode de tarification fonctionnant sur une plate-forme WAP à l'ergonomie insuffisante pour générer des usages et du chiffre d'affaires. Quant à Vodafone live !, il y a un effort d'ergonomie et de discipline au niveau de la sélection des terminaux. Notre différentiel réside dans notre savoir-faire et dans notre équipe dédiée à l'i-mode. C'est une forme d'intégration verticale que nous diffusons dans toutes les couches de l'entreprise. Le multimédia doit être quelque chose d'intuitif. Qu'il s'agisse de la plate-forme de services, des fournisseurs de terminaux ou de contenus, l'i-mode est un univers totalement intégré.Certains ont le sentiment que les services offerts par Vodafone live ! sont plus ergonomiques et mieux packagés que ceux qui sont accessibles par l'i-mode...L'usage est pourtant trois fois plus élevé chez nous qu'ailleurs, et le revenu moyen par abonné est supérieur à celui de nos concurrents. Nous avons 85 % de clients i-mode satisfaits, et sommes légèrement au-dessus de nos objectifs (500 000 abonnés fin 2003). Nous enregistrons d'ailleurs la même courbe de progression par rapport à notre base installée que celle de DoCoMo lors du lancement de l'i-mode.Comment expliquez-vous que la France affiche un taux de pénétration du cellulaire parmi les plus bas d'Europe ?L'usage est pourtant plus élevé en France qu'à l'étranger ! Nos clients consomment beaucoup plus qu'ailleurs. En tant que troisième opérateur, nous sommes les seuls à aller chercher les gros clients. De fait, nous affichons une croissance de 12 %, deux fois supérieure à celle d'Orange. Cherchez l'erreur...SFR considère que 85 % des applications multimédias seront issues de communications interpersonnelles. Cela ne laisse pas beaucoup de place aux bouquets de services en ligne...Comme nous ne réalisons que 35 à 40 % de notre chiffre d'affaires avec de la communication interpersonnelle, les services multimédias notamment les contenus ou les jeux ont un bel avenir chez nous.Les applications multimédias actuelles concernent essentiellement le grand public. Quel est leur potentiel en environnement professionnel ?Le potentiel est énorme, surtout dans la messagerie, les métiers de la logistique, le push-to-talk, etc. On peut aussi envisager de transférer l'i-PDA sur un simple terminal cellulaire. Ce devrait être très efficace pour un coût marginal.Quels enseignements tirez-vous des premiers pas commerciaux de l'UMTS chez Hutchison ?Comme toute technologie émergente, les premiers pas sont chaotiques. Il y a encore de sérieuses interrogations au niveau de la puissance des batteries, de la consommation d'énergie, de l'interruption des communications, etc. Ce serait tout de même un comble de faire régresser nos clients en leur imposant l'UMTS aujourd'hui ! Inversement, aucune des applications envisagées d'ici trois ans ne pose de problème avec le GPRS ou l'Edge. Or, nous avons fait le choix de l'Edge ; il nous faudra un an pour le déployer sur les principales villes de France. Pour le reste, les déçus de l'UMTS peuvent constituer une cible commerciale intéressante : en embarquant ses meilleurs clients sur une technologie non éprouvée, il y a un risque d'effet boomerang. '
Votre opinion