Aux fervents du code succéderont des experts en processus métier
- Pourquoi en 2007 le recrutement va profiter aux jeunes diplômés
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- Aux fervents du code succéderont des experts en processus métier
Joël Courtois : Oui, si l'on en croit les analyses de Syntec Informatique. Actuellement, les entreprises manquent d'ingénieurs informaticiens. Il en sera très certainement de même en 2010. Les élèves qui entrent dans nos écoles aujourd'hui ne doivent avoir aucune inquiétude concernant leur avenir.
Didier Roy : Oui, du fait, notemment, de la désaffection des jeunes pour les métiers de l'informatique. De plus, dans les années à venir, de nombreux d'informaticiens vont partir à la retraite. Ce manque de candidats se fait déjà sentir, et ne peut que s'amplifier. D'où le recours à l'offshore.Le métier d'informaticien offre-t-il, aujourd'hui, de réelles opportunités de carrière ?
JC : Oui, les opportunités de postes sont nombreuses et comportent un aspect de plus en plus international. Par exemple, nous comptons recruter des élèves à l'étranger. En revanche, il convient de se méfier des formations qui manquent de contenu, car elles cherchent surtout à s'adapter aux besoins à très court terme des entreprises, un peu à l'image de ce que l'on a connu en 2000. Il s'agit, entre autres, de celles qui fleurissent autour des certifications. Cependant, en fin de mission, les personnes risquent d'être déjà disqualifiées.
DR : Oui, car les systèmes d'information sont désormais stratégiques pour la plupart des entreprises et au c?"ur de leur activité. Les sociétés ont donc besoin d'ingénieurs capables d'accompagner leur développement, leur agilité ainsi que leur innovation.Le phénomène d'industrialisation du développement constituera-t-il une menace pour les jeunes diplômés en 2010 ?
JC : Non, car le travail d'un informaticien de haut niveau ne consiste pas à effectuer du développement. Bien au contraire, l'arrivée de nouveaux outils ou de l'offshore renforce davantage la pénétration de l'informatique dans les entreprises. J'y vois plus une opportunité pour les aider à être en phase avec le métier de l'entreprise. Mais l'automatisation est une menace pour ceux qui ne se formeraient qu'à un seul outil. Or, le rôle d'une formation d'ingénieurs est d'offrir un enseignement
DR : Non, cette évolution tirera leurs compétences vers le haut. Les travaux mécaniques sont soit automatisés, soit réalisés en offshore. Comme cela s'est passé pour l'industrie. Aussi, on aura toujours besoin d'informaticiens qui comprennent les enjeux et les processus métier de l'entreprise.Quel est le portrait-robot du jeune diplômé de demain ?
JC : D'abord, l'ingénieur informaticien doit être compétent techniquement, du fait de la complexité du métier. Maîtrisant les techniques, il sait vite évaluer les aspects positifs ou négatifs des nouvelles technologies. Il disposera, en outre, d'une vraie capacité d'ouverture, surtout vers le métier de l'entreprise. A lui d'aider le client à avancer dans sa réflexion métier, par le biais du système d'information. Sa connaissance des outils techniques lui servira, en effet, à aller au-delà de la demande du client. C'est pourquoi, maintenant, nous recrutons, pour nos écoles, de jeunes passionnés d'informatique, dotés également de capacités de rédaction, ainsi que d'une ouverture internationale et culturelle. Auparavant, nous recherchions des ' furieux du code ' - désormais, nous avons besoin de personnes capables d'évaluer le système d'information de l'entreprise.
DR : Ses compétences se répartiront de la façon suivante : 10 % en technique, le reste en organisation et pilotage. Il devra, en outre, se remettre en cause en permanence, de façon à se maintenir au sommet de son métier. Les techniques passent, mais les fondamentaux demeurent, tel le pilotage de projet ou encore le design d'architecture fonctionnelle des systèmes dinformation.
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