Avec Business Objects, SAP rattrape son retard dans le décisionnel

Tout nouveau propriétaire de l'éditeur franco-américain, SAP assure qu'il va préserver l'indépendance de Business Objects et de son offre vis-à-vis des autres acteurs du marché.
Le premier fournisseur de progiciels de gestion intégrés, SAP, vient d'annoncer sa plus grande acquisition depuis sa création : le rachat amical de l'éditeur franco-américain Business Objects (BO). Celui-ci revendique
la première position sur le marché des solutions décisionnelles. L'éditeur allemand va débourser au total 4,8 milliards d'euros, soit 42 ? par action BO. C'est un revirement stratégique d'importance pour
cette entreprise qui a toujours privilégié la croissance interne et les rachats ciblés.Il faut dire que le géant allemand n'avait pas de temps à perdre. En mars dernier, son rival Oracle avait mis la main sur
Hyperion, un autre poids lourd du marché décisionnel. Avec le rachat de BO, SAP peut maintenant rattraper ce retard.
Un marché dynamique
En 2006, selon IDC, BO occupait la deuxième place sur le marché décisionnel. Mais l'éditeur allemand n'était classé qu'en dixième position, avec principalement l'offre SAP BW, qui s'appelle aujourd'hui NetWeaver Business Intelligence. Le nouveau groupe sera le premier fournisseur dans l'Hexagone. C'est d'autant plus intéressant que les ventes sont au beau fixe. ' Le marché décisionnel se porte plutôt très bien, explique Yasmina Benjelloun, analyste au sein d'IDC France. En 2006, les ventes décisionnelles se sont montées à 468 millions d'euros, en croissance de 9,7 %. 'Si l'opération semble profitable pour SAP, l'est-elle également pour les utilisateurs ? Les utilisateurs SAP, en tous les cas, ne peuvent que gagner au change. Ils auront désormais accès à une plus grande offre, avec à la clé, une meilleure intégration entre SAP et BO. Parmi les utilisateurs BO, dont 40 % utilisent également SAP, des craintes s'expriment quant à l'indépendance et à l'ouverture des solutions BO. ' Le risque avec ce rachat est que BO perde son identité, que son offre soit noyée dans le catalogue SAP. Un autre risque est qu'elle perde son ouverture avec les applications du marché. Les bases de données et les PGI Oracle seront-ils toujours supportés à l'avenir ? ', s'interroge Olivier Le Moing, président du club utilisateurs Business Objects.L'ouverture de BO devrait être préservée
Du côté de SAP, on se veut rassurant. Non seulement BO va rester une entité indépendante, mais en plus elle sera responsable de toutes les offres décisionnelles du groupe. Par ailleurs, les solutions BO garderont leur caractère ouvert qui a fait leur succès. ' En aucun cas nous ne souhaitons forcer des clients à migrer vers SAP. Au contraire, nous voulons bâtir ensemble une solution ouverte ', souligne Leo Apotheker, vice-PDG de SAP. A ce titre, l'éditeur compte préserver la couche logicielle Open Business Abstraction Layer de Business Objects, qui permet à la suite logicielle de se connecter avec les différentes sources de données.Pour les utilisateurs de BO, le rachat a aussi de bons côtés. Il permettrait, par exemple, une meilleure intégration avec les outils SAP. ' SAP BW est moins aboutie que l'offre de BO. Malheureusement, BO et SAP BW ne fonctionnent pas très bien ensemble ', précise Olivier Le Moing.L'éditeur SAP sera attendu au tournant. Il devra prouver qu'il est capable de mener à bien une acquisition d'une telle envergure, pour le bénéfice de tous les utilisateurs.2 opinions
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French-TIC
Le 2eme éditeur français vient donc de passer sous la coupe de SAP.
Pauvres éditeurs français, quand Dassault Systemes sera vendu à son tour, il ne restera plus que des miettes et nos yeux pour pleurer...
D'année en année, les investisseurs étrangers prennent une part toujours plus grande du capital de nos entreprises hi-tech, et c'est tout à fait regrettable pour de nombreuses raisons, tant sur le plan de la richesse nationale que de l'emploi (à moyen terme...)
Vive le patriotisme économique !!!
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