Avec LANDesk, Avocent étend son champ d'action
Pour élargir ses activités et son influence sur le marché de la gestion d'administration de parcs, Avocent va acquérir LANDesk, une société issue d'un spin-off d'Intel. L'opération sera finalisée dès que la SEC* aura donné son feu vert.
Ce rachat devrait intéresser en premier IBM et sa division Tivoli, HP et sa plate-forme OpenView. Avocent, acteur discret mais présent depuis vingt ans sur le marché, veut en effet prendre une autre dimension. En déployant sa propre
plate-forme DSView, il offre progressivement une alternative aux deux géants. S'il se renforce encore par le bas dans la gestion à distance des infrastructures d'entreprise, comme le montre le rachat de LAN-Desk, son objectif est bien de progresser
dans les couches supérieures et le management de serveurs, ce qui n'a pas échappé à IBM ou à HP. Un acteur qui vient donc défier deux géants de l'informatique. La société Avocent est née en 2000 de la fusion entre Apex et Cybex, acteurs majeurs du
secteur du KVM, mais eux-mêmes issus de plusieurs rachats. Au départ, la société Cybex, créée en 1984, réalisait des petits KVM avec des extensions vidéo. En 1988, elle rachète Arex et fusionne avec Apex dans le même métier en 2000. Avec la
naissance d'Avocent et son introduction au Nasdaq, l'histoire s'accélère. ' Depuis 2000, nous avons procédé à plusieurs rachats, uniquement sous l'angle technologique, souligne Philippe d'Argent, vice-président EMEA
d'Avocent. Des rachats de petites entreprises pour des montants compris entre 6 et 25 millions de dollars. ' Les technologies visées ? La sécurité, le sans fil, les technologies embarquées, celles qui assurent
l'extension de bus PCI. Bref, toute brique technologique permettant de gérer à distance encore plus complètement les parcs de terminaux d'entreprise. Avocent se déploie plus particulièrement sur trois marchés : la banque/assurance, la
distribution, les télécommunications, essentiellement dans les grands comptes.Cette croissance externe s'effectue à un rythme régulier. Tombent successivement dans l'escarcelle d'Avocent : Equinox en 2001, 2C Computing en 2002, Soronti en 2003, Crystal Link Technologies, OSA Technologies et Sonic Mobility
en 2004, et enfin Cyclades en 2005. Peu à peu, ces rachats modifient la dimension d'Avocent. Les technologies étendent son champ d'action, comme Sonic Mobility qui l'ouvre à la gestion des PDA. Il y a deux ans, le rachat de OSA Technologies à Taïwan
change aussi la donne en terme financier. Cette fois, il se monte à 100 M$. Il y a deux mois, l'acquisition de Cyclades avait marqué les nouvelles ambitions d'Avocent. Elles se confirment avec la signature du rachat de LANDesk.Le spectre couvert par Avocent devient ainsi de plus en plus large, incluant toute la gamme de l'administration de parcs à distance. Avocent réalise des KVM plus petits, par exemple pour la grande distribution et le groupe Metro dont
le KVM gère quatre serveurs distants. La société mise sur les plates-formes IPMI (intelligent platform management integrated), une technologie placée en OEM à quarante-deux autres fournisseurs. Parallèlement, Avocent déploie une solution générique,
avec sa plate-forme DSView qui permet d'accéder à tous les services : series, IPMI, KVM. Rachats de technologies ou développements lui ont permis d'être présent partout dans le secteur de l'administration centralisée à distance.
Progressivement, Avocent arrive à télescoper les mondes Tivoli et OpenView. Son image s'en trouve modifiée, de même que son positionnement face à la concurrence. ' Toutefois, tempère Philippe d'Argent,
nous restons avant tout des partenaires de Tivoli et d'OpenView. ' Avocent a d'ailleurs plusieurs accords OEM avec eux. Et les DSI ne changent pas de fournisseurs rapidement sur de tels sujets. La société devient
donc un acteur de plus en plus valorisé par ses rachats et la panoplie technologique qu'elle peut désormais déployer. Et elle a marqué les esprits en procédant à l'acquisition inattendue de LANDesk.