Avec Nest, Google va s’installer dans nos maisons connectées

Le rachat de Nest par Google est un coup de fouet dans le monde de la maison connectée. Après la mobilité et la voiture autonome, le géant de Mountain View veut entrer dans le domicile de ses clients.
À peine les portes du CES ont-elles fermées que Google annonce le rachat de Nest Labs, une entreprise spécialisée dans les objets connectés pour la maison. Fondée en 2010 par Tony Fadell, un ancien d’Apple qui a lancé l’iPod au début des années 2000, et Matt Rogers, elle a mis au point Nest, un thermostat connecté pilotable par un smartphone ainsi qu’un détecteur de fumée. Ces produits ne sont pour l’instant commercialisés qu’en Amérique du Nord.
Pour cette acquisition, Google n’a pas lésiné dans les moyens avec une offre de 3,2 milliards de dollars. Pour le président de Nest, Tony Fadell, ce rapprochement est stratégique puisqu’il va bénéficier des moyens de Google et, surtout d’un écosystème particulièrement puissant basé sur Android. L’ancien d’Apple estime que désormais, son entreprise va décoller comme « une fusée ».
« Google va nous aider à réaliser pleinement notre vision de la maison consciente, et nous permettra de changer le monde plus rapidement que si nous avions continué notre chemin tout seul », a déclaré M. Fadell qui rappelle que « Google a les ressources, l'échelle mondiale et la portée pour accélérer la croissance de Nest ».
De son côté, la société de Sergei Brin et Larry Page met un pied dans l’un des marchés les plus porteurs pour les années à venir : celui de la maison connectée. Selon Cisco, il devrait représenter un volume financier de 50 milliards de dollars en 2020. Devant un tel enjeu, il est évident que la bataille va devenir féroce. D’autant que Nest n’est pas le seul à proposer ce type de solution.
« Google était simplement le meilleur partenaire »
En France, Netatmo, la star française du CES 2014, s’est lancée dans cette activité l’an dernier. La startup a pris la nouvelle avec circonspection. Une source proche de l’entreprise nous a rappelé que, pour l’instant, le Français n’était pas en concurrence frontale avec Nest. « Ils sont américains et se concentrent sur les marchés nord-américain, tandis que Netatmo se développe sur les marchés européens. »
Sur FrenchWeb, Fred Potter, dirigeant de Netatmo a déclaré que ce rachat était surprenant « tant sur la valorisation (qui n’a aucun sens) que sur le business. » Pour lui, « Google n’a pas racheté Nest pour son aspect consumer mais plutôt pour prendre une place comme acteur du marché de l’énergie. » A voir...
Quant à Legrand, le spécialiste français de la domotique, nous l’avons contacté pour connaître sa réaction sur l’arrivée de Google dans son pré carré. Le groupe de Limoges n’a pas répondu à nos questions.
Évidemment, le sujet est sensible et la puissance de Google peut à juste titre inquiéter le monde de la domotique. De plus, en payant Nest 3,2 milliards de dollars, soit l’un des deux plus importants à l’exception du rachat de Motorola, beaucoup accuse déjà Page et Brun de vouloir survaloriser cette activité.
Peut-être, mais ce qui est sûr c’est que Google était prêt à aller loin pour prendre le contrôle de Nest. Elle le prouve au vu du montant qu'elle a mis sur la table. Le géant du web était déjà actionnaire de Nest par l’intermédiaire de son fonds, Google Ventures. Et, selon la presse américaine, la société de Fadell et Rogers allait réaliser une nouvelle levée de 150 millions de dollars pour atteindre une valorisation de plus de 2 milliards de dollars. Selon les médias, Google aurait été le seul enchérisseur. Ni Microsoft, ni Apple n’ont cherché à monter les enchères.
Nest ne veut pas en dire plus sur ses relations avec Apple. Il a botté en touche en rappelant son impossibilité de donner des détails sur les négociations. Il s'est contenté de dire que « Google était simplement le meilleur partenaire ».
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