Baisse de trafic en perspective sur certains sites… grâce à Google ?

Avec Knowledge Graph, Google fait un pas de plus vers le web sémantique
Le web sémantique fait parfois figure d’Arlésienne. On en parle depuis longtemps, mais il tarde à se concrétiser pour les utilisateurs. Avec Knowledge Graph de Google, cela pourrait changer. Lors de certaines requêtes, Google affiche à présent sur la droite des résultats un résumé des informations principales liées au mot recherché. Une requête sur Marie Curie, par exemple, déclenchera l’affichage d’une courte présentation de la physicienne et de ses découvertes principales :

Ces données sont récupérées par Google sur des sites comme DPBedia (une version sémantique de Wikipédia), Freebase (une base de données de faits) et CIA World Factbook. Seules des requêtes sur des entités nommées (choses, gens, lieux) sont reconnues par Knowledge Graph. Cinq cents millions d’objets sont ainsi répertoriés.
Inutile de sortir de Google pour obtenir l'information recherchée
A terme, l’impact sur le trafic de certaines sites pourrait s’avérer non négligeable, à commencer par celui de Wikipedia, même si un lien vers la page de l'encyclopédie en ligne est proposé par Google en plus du contenu. « Knowledge Graph risque de pénaliser certains sites, car les internautes n’auront pas besoin de sortir de Google pour récupérer les informations dont ils ont besoin. Cela risque d’être dommageable pour certains, mais la fonctionnalité rend de fait service aux internautes », analyse Laetitia Chessé, responsable du référencement pour Linkeo.
La fonctionnalité était pour l'instant surtout disponible pour la version anglaise de Google. Mais des pavés Knowledge Graph apparaissent de plus en plus souvent, y compris pour les requêtes sur le moteur français. Les résultats différent cependant entre les deux langues. Ainsi la requête « Jeu de paume » sur le moteur anglais agrège sous le titre « Galerie nationale du Jeu de paume », un plan, les coordonnées (adresse, téléphone), les horaires d'ouverture et d'autres musées parisiens recherchés par les internautes :

La même requête sur le moteur français fournit beaucoup plus d'informations. Le pavé s'appelle maintenant « Jeu de paume » et est beaucoup plus grand que le précédent (voir capture ci-dessus). En plus des données administratives du musée, sont présentés à l'internaute : une note calculée à partir des opinions Google, d'autres sites d'avis comme qype.fr et cityvox. fr, avec les liens correspondants, et la mise en avant de la dernière actualité du musée (voir capture ci-dessous).

Des balises HTLM sémantiques pour optimiser les sites
Il est probable que le système fonctionne à l'avenir d’autant mieux que les sites internet français se lanceront dans le web sémantique. Les enseignes comme Cityvox utilisent ainsi les balises HTML recommandées par Google (« itemscope », « itemprop »…) pour que les avis des internautes soient réutilisés (on parle alors de microdonnées). Elles ont tout intérêt à suivre les recommandations du moteur de recherche qui leur apporte potentiellement du trafic.
Indépendamment de Knowledge Graph, il est intéressant d'utiliser ces balises car certaines données « sémantiques » sont déjà affichées dans la liste des résultats, comme les notes pour un produit (nombre d’étoiles) et le nombre d’avis correspondants. Ci-dessous, les notes sous forme d'étoile associées au produit recherché (le Canon EOS 60D) apparaissent ainsi automatiquement lors de la recherche pour les sites de la Fnac et d'Amazon.

« Pour améliorer les résultats des recherches, Google recommande aux webmasters d’utiliser les microdonnées. Il va devenir de plus en plus intéressant d’optimiser les sites en ajoutant des balises pour qualifier le contenu », confirme Laetitia Chessé. De manière générale, les microdonnées aident à spécifier les informations présentes sur une page, par exemple « personne », « lieu » ou « note » selon un vocabulaire propriétaire ou plus générique, comme celui de Schema.org. Une balise peut ainsi indiquer que telle référence est le nom d’un produit, ce qui facilite sa réutilisation. Depuis 2009, date de la prise en compte des données RDF et microformats, Google avance pas à pas vers le web sémantique, même si les sites tardent à s’y mettre.
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