Inscrivez-vous gratuitement à la Newsletter BFM Business
La récente libéralisation de la bande de fréquence 5 GHz favorise l'établissement de liaisons intersites sans fil point à point ou point à multipoint pour un usage extérieur. Il n'est pas besoin de passer par un opérateur ni d'acquérir une licence. Les équipements radio sont prêts.
' Vous pouvez, sans licence, disposer de liaisons interbâtiments jusqu'à 10 km ', peut-on lire sur le site web de l'intégrateur ADW network (adwnet.com) à propos de la libéralisation de la bande de fréquence des 5 GHz. Cette ouverture fait suite à une décision rendue par l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) le 18 décembre 2005 et publiée au Journal officiel le 8 février 2006. La bande de fréquence 5,470-5,725 GHz voit son usage autorisé à l'extérieur (et à l'intérieur) des bâtiments. Une utilisation sans autorisation préalable, comme pour les fréquences radio déjà libérées depuis juillet 2003 dans la bande des 2,4 GHz. La bande des 5,150-5,350 GHz reste, quant à elle, cantonnée aux points d'accès radio situés à l'intérieur des bâtiments.
Une libéralisation très attendue
Le texte réglementaire prévoit que les équipements radio 5 GHz concernés (ponts fonctionnant en point à point ou en point à multipoint, et points d'accès radio 802.11a) respectent un certain nombre de conditions techniques (lire l'encadré). Celles-ci protégent les systèmes radar militaires fonctionnant dans cette bande des 5 GHz des risques d'interférences avec les systèmes civils. Elles devraient aussi permettre d'éviter, par la même occasion, que les systèmes radio civils ne créent d'interférences entre eux. A priori, la puissance rayonnée maximale de 1 W autorisée pour les équipements dans la bande 5,470-5,725 GHz favorise des interconnexions sur des distances de plusieurs kilomètres en pleine campagne. ' La bande des 5 GHz a des caractéristiques de pénétration moindre que les fréquences plus basses (2,4 et 3,5 GHz), mais la puissance Pire autorisée de 1 W permet d'effectuer des liaisons de quelques kilomètres en point à multipoint et jusqu'à 8 km en mode point à point ', souligne Lionel Chmilewski, vice-président chargé des ventes internationales de Proxim Wireless. La portée risque aussi d'être réduite en zone urbaine à cause de la présence de nombreux obstacles. Il n'en demeure pas moins que ces distances sont nettement supérieures à celles que l'on obtient avec les équipements à 2,4 GHz.Autre atout de cette bande de fréquence radio : son absence de régime d'autorisation préalable et son corollaire, la gratuité de l'usage des fréquences ainsi libérées. Ce qui n'est pas le cas du WiMAX, qui reste l'apanage du seul opérateur Altitude Telecom (acquis par Free), détenteur de la licence nationale dans la bande des 3,5 GHz.Cette libéralisation était attendue de longue date par les entreprises, les collectivités utilisatrices et les fournisseurs d'équipements radio. Les municipalités avaient déjà saisi au en bond l'ouverture de la fréquence 2,4 GHz en extérieur pour interconnecter des bâtiments distants de 1 à 2 km. Les ponts radio 802.11g (débit nominal théorique de 54 Mbit/s), fonctionnant en 2,4 GHz, se sont ainsi adaptés aux réseaux municipaux ou de campus universitaires. Dans ces a configurations, les liaisons sont e de courte distance, en général à vue, et inférieures à 2 km. Les contraintes réglementaires limitent de toute façon la puissance rayonnée à 100 mW pour l'essentiel du spectre concerné (2,4 à 2,54 GHz) et donc la portée. Le débit unitaire, de quelques mégabits par seconde en 802.11b, voire au-delà en 802.11g, dope les performances des accès distants aux serveurs applicatifs. La mise en ?"uvre d'un réseau privé virtuel (ou VPN) permet de sécuriser les flux applicatifs transitant par ces liens radio externes.
Une alternative à la bande des 2,4 GHz, saturée
En s'équipant de la sorte, une municipalité ou une communauté d'agglomération deviennent leur propre opérateur et font l'économie de nombreuses liaisons fixes d'opérateurs souvent à bas débit. ' Dans un certain nombre de cas, les municipalités ne veulent pas forcément passer par un opérateur. En outre, si la fréquence des 2,4 GHz est encombrée, ce n'est pas le cas de celle des 5,4 GHz ', déclare Christian Ollivry, chargé des relations gouvernementales chez Motorola France, pour expliquer le regain d'intérêt que ne manquera de susciter la libéralisation de nouvelles fréquences. ' L'ouverture de la bande des 5 GHz fournit une bonne alternative aux municipalités et collectivités locales à l'utilisation de la bande des 2,4 GHz, saturée, et de celle des 3,5 GHz, soumise à licence et donc inaccessible pour la plupart ', ajoute Lionel Chmilewski.Face à ces perspectives de croissance, les équipementiers radio proposent leurs matériels 5 GHz. Ces derniers sont d'ailleurs commercialisés dans les pays où cette fréquence était déjà autorisée pour un usage extérieur. Tous leurs matériels fonctionnent en configuration point à point ou point à multipoint. Motorola a lancé la gamme Canopy. Elle inclut des antennes clients conçues pour être montées à l'extérieur des bâtiments et raccordées en Ethernet au réseau local. Elles communiquent par voie radio avec une station de base. Ces stations ou relais sont reliés entre eux en point à point par une dorsale radio à haut débit via un module de liaison.Chez Proxim, deux gammes d'équipements radio fonctionnent en 5,4 GHz :Tsunami MP.11 5054 et ORiNOCO AP-4000MR (station de base et terminal d'abonné). Ces produits sont certifiés EN 301 893 v.1.3.1. Chez MRV, le MRW55/MRW55M est un système bibande qui fournit des services de pont d'accès sans fil et/ou de pontage via des interfaces radio sur les fréquences 2,4 ou 5 GHz. Alvarion propose également une gamme de produits BreezeACCESSVL pour les configurations point à multipoint et BreezeNET B pour les applications point à point. Certains produits utilisent la technique de multiplexage OFDM (Orthogonal frequency-division multiplexing) autorisant des liaisons hertziennes qui ne sont pas obligatoirement à vue.
Votre opinion