Banque-assurance : la France subit la concentration

Deuxième domaine de l'édition française, les logiciels du secteur banque-assurance continuent d'aiguiser l'appétit de la concurrence étrangère.
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En 2010, l'industrie logicielle française n'a perdu que deux grands acteurs, mais tous deux appartenaient au secteur de la banque : Vivéo et Sophis ont respectivement été rachetés par Temenos et Misys, ce dernier étant sur le point d’être absorbé par FIS. Certes, Sophis n’était pas réellement un éditeur français, puisque son siège était basé à Dublin et que la nationalité de son ancien actionnaire Advent International n’est pas simple à établir. Mais ses fondateurs étaient principalement français. D’ailleurs, le mouvement ne s’arrête pas là car le groupe Sword a récemment vendu sa filiale dédiée au secteur de l’assurance au fonds d’investissement américain Thomas H. Lee Partners.
Bruno Tourme, directeur associé de la banque d’investissement Bryan, Garnier&Co, était intermédiaire dans cette transaction, comme dans celle de Vivéo. Il estime que les éditeurs de banque-assurance, généralistes et de taille moyenne, n’ont pas vocation à rester indépendants. En plus de Vivéo, il inclut dans cette définition des groupes tels que Sab Ingénierie ou Delta Informatique, en pleine concurrence avec le géant suisse Temenos (448 M$ de CA), l’Allemand SAP ou des géants américains (Oracle, Fiserv, FIS…) et indiens (TCS et Infosys).
Une carte à jouer pour la France
« Pour rester indépendants, ces groupes devraient consentir à des investissements très importants en R&D, souvent hors de portée », estime le banquier. Toutefois, la concentration ne se produit pas toujours aussi vite que le souhaiteraient les prédateurs du secteur : la cour d’appel de Paris vient en effet de bloquer les licenciements de 64 salariés de Vivéo en mettant en cause la réalité du motif économique du plan social lancé par Temenos.
Malgré tout, « l'industrie française du logiciel possède de réelle forces dans ce domaine, deuxième du Top 100 derrière le PLM, estime Eric Ménard, directeur chez PAC. Des compétences qui vont des marchés financiers (Murex...) aux intégrés bancaires (Evolan Pack de Sopra, Linedata, Sab, Cassiopae...), en passant par l'assurance (Cegedim Active, ITN). La concentration à un niveau européen est en marche et la France doit veiller à rester acteur. »
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