Banques et assurances en quête de profils IT variés

Pour accompagner la numérisation des établissements bancaires et d'assurance, les recrutements dans ces secteurs sont à la hausse et se diversifient.

Depuis trois ans, le secteur banque/finance/assurance renoue avec la hausse des recrutements de profils IT. Sous la pression de leurs clients, toujours plus exigeants en termes d’accès numériques à leurs comptes et aux services, les banques n’ont d’autres choix que d’accélérer leur digitalisation.
Même tendance chez les assurances et mutuelles qui ont, en sus, l’obligation de se conformer, au 1er janvier 2016, à la nouvelle réforme européenne : Solvabilité II. « L’an prochain, elles seront contraintes de fournir aux instances de régulation nationales et européennes des rapports prouvant le respect de la couverture de capital de solvabilité, la gouvernance et le reporting. Solvabilité est aux assurances et mutuelles ce que Bale est à la banque » commente Franck Archer, directeur du pole conseil Banque, Finance et Stratégie Business Intelligence chez Umanis.
Pour se conformer à cette réglementation, les assureurs et mutualistes se doivent de déployer de nouveaux outils informatiques : ERP, Business Intelligence, outils analytics ... « Depuis trois ans ces établissements recrutent des profils IT dotés d’une compétence métier de l’assurance : inventaire technique, et actuariat, datascientists... Des profils qui manquent à l’appel », précise Franck Archer.
Des profils pour les nouveaux enjeux numériques
Au delà de cette problématique réglementaire, les assureurs et les mutuelles doivent, tout comme les banques, faire face aux nouveaux enjeux digitaux : mobilité, objets connectés, réseaux sociaux, Cloud, Big Data, relation client… « Pour nous accompagner dans la transformation digitale nous recherchons de nouveaux profils IT » déclare Odile Grassart, responsable du recrutement pour le groupe Société Générale.
Développeurs d’applications mobiles, web designer, spécialistes des outils de BI, de l’analyse de données, de Big Data, compétences Hadoop, ingénieurs système, architectes réseaux… ces profils, rares, s’arrachent.
Autre source de recrutement : les banques en ligne style ING Direct ou Fortuneo. « Là encore les profils seront davantage des profils web, référencement, développement back office et front office » note Soumia Aboutaher, consultante IT chez Carrières Bancaires.
Pour ces mêmes institutions « les spécialistes de la Business Intelligence et de la Data Intelligence sont sollicités pour procéder à la digitalisation de processus temps réel situés au cœur des sites web de ces institutions » commente Franck Archer. Dans ce cadre les profils expérimentés web et Hadoop sont particulièrement recherchés. Priorité enfin, et pas des moindres, la sécurité.
Et ce n’est pas la centaine de banques pillées par des pirates informatiques depuis deux ans qui rassurent les établissements bancaires et financiers. « La sécurité des données est au cœur de notre métier de banquier. Nous recherchons des compétences sécurité pour nos trois DSI : celle de la banque de détail, de la banque d’investissement et la DSI groupe regroupant le département infrastructure et logiciels » insiste Odile Grassart.
Des profils en rupture avec les ingénieurs issus des formations classiques
En 2015, la Société Générale recrutera 550 CDI pour l’ensemble de ces DSI. Un plan qui pourra être revu à la hausse, confie la responsable du recrutement. Administrateurs réseaux, spécialistes de l’infrastructure, des bases de données, gestionnaires d’applications, architectes, analystes développeurs, chefs de projets en maitrise d’œuvre, ingénieurs de productions, ingénieurs sécurité sont les types de profils les plus recherchés dans les banques.
Coté assurances beaucoup de doubles compétences IT et métiers, inventaire technique et actuariat. Face à la pénurie de candidats, nombres d’établissements ont d’ailleurs fait le choix de développer en interne des programmes de formation spécifique. Même choix pour la Société Générale. « Cette année nous recruterons 30% de jeunes diplômés que nous formerons à nos process, à notre culture » explique Odile Grassart.
Autre évolution majeure : le recrutement de profils moins classiques. « Nous recherchons des personnalités curieuses, capables de dépasser la technique pour comprendre les enjeux métiers et les enjeux business. Nous recherchons des profils capables de remettre en question une solution, un process, une façon d’aborder un problème. Des profils challengeurs et agiles », confie Odile Grassart.
Si le jeune diplômé, sorti tout frais moulu d’une école d’ingénieur classique, reste apprécier du secteur banque/assurance, des profils plus originaux issus de formations comme l’épitech, les universités ou l’école 42 sont désormais convoités. « Des formations dont nous nous sommes rapprochés l’an dernier seulement» reconnait Odile Grassart. La digitalisation est donc une opportunité pour des profils atypiques !
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