Barcelone consacre la TV sur mobile
Le salon 3GSM, la grand-messe de Barcelone, a préparé la venue du roi mobile. Avec les évolutions de la 3G, les débits arrivent. Et IMS, l'architecture des futurs réseaux pour mobiles, se construit à coups de partenariats.
En matière de gigantisme, dans le secteur des télécoms, on connaissait le Cebit. Aujourd'hui, visiblement, le salon 3GSM s'engage sur le même chemin. Libéré du carcan de Cannes, il prend ses aises à Barcelone. Le mobile est le héros
de la fête. Hier réservé à la voix et tout juste capable de transmettre quelques dizaines de kbit/s, le téléphone cellulaire se transforme dans la capitale catalane en terminal de messagerie, en bureau mobile et même en récepteur de
télévision.Pour les experts, 2005 fut l'année de l'arrivée de la musique sur les mobiles ; 2006 sera celle de la télévision. Les fabricants de terminaux tels que Nokia, Motorola ou LG se sont lancés dans la course. Nokia et Sony Ericsson
ont annoncé un accord autour de la norme DVB-H. Les éditeurs développent des systèmes d'optimisation des flux, tel le Français Streamezzo. Ce dernier vient de signer un accord avec TIVR, spécialiste du codage et de l'intégration de systèmes vidéo
dans les mobiles.
j.desvouges@01informatique.presse.fr
jp.soules@01informatique.presse.fr(*) Femto (10-15) est lunité de mesure inférieure à micro, nano et pico.
L'enjeu des prochaines années sera l'IMS
Côté professionnel, la messagerie mobile débarque. Microsoft a signé ses premiers accords avec les opérateurs Cingular, Orange, T-Mobile ou Vodafone, lesquels proposent le service Push Mail, fondé sur Windows Mobile 5.0 et Exchange 2003 SP2. L'éditeur va porter ce système sur Windows Small Business Server. La messagerie instantanée s'installe sur le téléphone cellulaire. Même Skype, la bête noire des opérateurs de téléphonie, trouve un allié : 3G Hutchison. L'accord a été annoncé à Barcelone.Messagerie électronique, messagerie instantanée et programmes TV ne fonctionnaient hier que sur le réseau fixe. Ils se transposent aujourd'hui sur le mobile, par la magie de l'évolution des réseaux d'accès. Des technologies comme HSDPA (High Speed Download Packet Access) et HSUPA (High Speed Upload Packet Access) offriront dès l'an prochain des débits comparables à ceux de l'ADSL aujourd'hui (3,6 Mbit/s dans un premier temps). Le 3GSM a retenti des annonces de l'ouverture des premiers réseaux 3,5G, livrés notamment par Nortel, Nokia et Motorola. SFR et Orange se lancent dans les premières expérimentations.Mais disposer des tuyaux ne suffit pas. Si les mêmes services peuvent emprunter indifféremment les réseaux fixes et ceux pour mobiles, il faut que quelque part existe une plate-forme de contrôle : c'est le rôle de l'IMS (IP Multimédia Sub-system). Nortel et Lucent ont annoncé des accords avec IBM pour incorporer ses services dans leur plate-forme. Plus que les débits, l'IMS constituera l'enjeu des prochaines années.Des cellules 3G que l'on installe chez soi
Peu à peu, le mobile va sans doute remplacer le téléphone fixe à la maison. C'est le but de l'UMA (Unlicenced Mobile Access). Nokia a annoncé sa solution à Barcelone. Nortel, lui, prend ses distances. Constatant la froideur de certains opérateurs pour mobiles face à l'UMA, il propose une autre solution, baptisée Femto(*). Il s'agit d'une microstation de base 3G/HSDPA fournie par l'opérateur, et qui s'installe chez soi ou dans l'entreprise aussi simplement qu'un point d'accès Wi-Fi. Elle établit automatiquement un tunnel avec le réseau de l'opérateur via un lien DSL ou Ethernet. Dès lors, le téléphone bimode (GSM/Wi-Fi ou GSM/Bluetooth) ne s'impose plus. Un téléphone cellulaire classique suffit. Le mobile devient omniprésent.a.mbida@01informatique.presse.frj.desvouges@01informatique.presse.fr
jp.soules@01informatique.presse.fr(*) Femto (10-15) est lunité de mesure inférieure à micro, nano et pico.
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