Les Français jugent sévèrement la place des nouvelles technologies dans l'école

Pour mesurer la perception qu'ont les Européens du numérique, 01 s'associe à BVA et à Syntec numérique pour établir un baromètre sur l'innovation en Europe et le moral économique des éditeurs.
Le système éducatif allemand plébiscité par l'Europe

Les Français sont nettement plus sévères que les autres Européens à l’égard de leur propre pays. On le voit encore quand ils évaluent leur école, notamment en matière d’innovations. Si l’Allemagne est couronnée championne pour son système éducatif par toute l’Europe, la France, pourtant bien notée par les autres pays européens (troisième devant l’Italie et l’Espagne), est littéralement « saquée » par des Français extrêmement critiques sur ce qu’est devenue l’école dans leur pays. En autoclassement des peuples (rang donné à son pays par ses propres habitants), elle arrive en dernière position.
Les écoles françaises ignorent les entreprises

Nos concitoyens sont aussi les plus critiques s’agissant des connexions existant dans leur pays entre le monde de l’école et l’univers de l’entreprise. Alors que les Britanniques (57 %) et les Allemands (51 %) sont une majorité à affirmer qu’il existe de nombreux liens dans leur pays entre ces deux univers, les Français ne sont que 16 % à le penser.
Un bilan sévère pour l’éducation, pourtant l’une des trois priorités majeures depuis une décennie pour les citoyens français, et qui était pour eux, il y a encore quelques années, un sujet de fierté lorsqu’ils se comparaient aux autres pays européens.
Les relations distendues entre écoles et entreprises

On retrouve la même sévérité quand il s’agit du cœur de sujet de ce baromètre, l’innovation, lorsque l’on interroge les Français sur l’intégration des nouvelles technologies à l’école. Les autres Européens et, notamment, les Italiens et les Espagnols, estiment que la France en fait plus dans ce domaine que leur propre pays, la situant à un niveau comparable à celui de l’Allemagne et du Royaume-Uni. Les Français eux, continuent de se flageller.
Quant aux éditeurs interrogés dans l’autre partie de ce baromètre, leur moral s’effrite ce trimestre : la confiance en l’avenir recule de 25 points, tandis que la défiance progresse de 29 points, soit une chute d’indice de 54 points. Les éditeurs essaient pourtant de rester positifs, puisque 58 % d’entre eux se déclarent « confiants sur l’avenir de la situation économique de leur entreprise » (ils étaient 83 % en juillet 2011), contre 42 % qui manifestent de la défiance à ce sujet.
Certes, cette situation est due à un contexte angoissant, avec l’annonce d’une nouvelle crise financière mondiale portant sur les dettes souveraines. Mais elle s’explique aussi par la mesure du retard pris sur leurs objectifs par de nombreuses entreprises du secteur. En effet, le solde de celles en avance, plutôt qu’en retard, sur l’atteinte de ces buts s’est lui aussi nettement dégradé (de 27 points). Actuellement, 40 % des éditeurs déclarent ainsi être en dessous de ce qu’ils espéraient réaliser, contre seulement 13 % se considérant en avance.
Curieusement, ce moral en berne et cette situation économique décevante ne douchent guère le volontarisme des éditeurs. Au contraire, ils sont toujours une large majorité (58 %) à envisager une hausse de leurs effectifs dans les mois à venir. Cette prévision n’a qu’à peine baissé depuis le trimestre dernier (4 points) et est nettement supérieure à celle observée lors du premier trimestre (5 points). Parallèlement, les trois quarts d’entre eux (74 %) prévoient encore des investissements sur de nouveaux projets pour le dernier trimestre. Déjà dynamiques lors des trimestres précédents (68 %), les éditeurs semblent décidés à se montrer encore plus offensifs (6 points d’annonces de nouveaux investissements) avec la crise.
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