Pour accompagner la croissance de l'entreprise, la DSI doit être plus que jamais proche des métiers. Et cela présente aussi l'avantage de lui permettre d'être bien perçue par les directions opérationnelles. “ Le premier rôle de la DSI est de rendre service à ses utilisateurs. Pour les satisfaire, il faut réellement regarder comment ceux-ci fonctionnent, ne pas s'arrêter au marketing ou aux directions fonctionnelles, et bien observer l'utilisateur final ”, explique Frédéric Charles, DSI de Lyonnaise des eaux. Or le contexte est difficile, qui demande d'affronter à la fois une crise économique mondiale et la nécessité de faire des économies à tous les niveaux, la consumérisation de l'informatique en entreprise et l'explosion du phénomène BYOD (Bring Your Own Device), l'accélération du nomadisme des collaborateurs et la complexification des infrastructures…
La mobilité, une occasion d'innover pour la DSI
Pour autant, il peut s'agir d'une très belle opportunité de ramener l'innovation du côté de la direction informatique. Et de prouver au cercle exécutif et aux directions métier que la DSI est non seulement à l'écoute de l'activité de l'entreprise, mais qu'elle peut aussi être une force de proposition. L'émergence du cloud et la multiplication des offres Saas (Software as a Service), par exemple, lui offrent l'opportunité de se concentrer pleinement sur les besoins des métiers, plutôt que de dépenser son énergie et son budget sur des infrastructures lourdes à mettre en œuvre.“ Historiquement, nous disposions d'un seul lieu de travail, notre bureau, et les situations de mobilité étaient très peu fréquentes. Aujourd'hui, c'est tout le contraire ! Nous observons une évolution vers de plus en plus d'autonomie et de responsabilisation de l'utilisateur, là où la DSI gardait fortement le contrôle ”, indique Gérôme Billois, responsable de la sécurité et de la gestion des risques chez Solucom, cabinet de conseil en management et en système d'information. Aujourd'hui, tous les collaborateurs veulent des outils nomades, y compris, paradoxalement, ceux exerçant des métiers sédentaires. Selon IDC, 25 % des salariés ayant une activité administrative (compatibilité, finance, RH…) sont équipés d'au moins un équipement mobile, 21 % parmi ceux de la maintenance technique, 16 % chez les commerciaux et 15 % des employés à la logistique.Comme il existe différentes typologies d'entreprise, les profils des DSI varient. “ Les responsables informatiques sont à la croisée des chemins. Si certains adoptent un rôle réactif, subissant le changement, d'autres se positionneront comme moteur de cette innovation ”, affirme Nathalie Feeney, Senior Research Analyst chez IDC France. Frédéric Lalevée, DSI, mais également directeur financier de Carglass, explique, lui, que le rapprochement avec les métiers est plus qu'une nécessité. “ Aujourd'hui, aucun projet ne peut avancer sans un support IT. Etre DSI exige de bons arbitrages et la capacité d'apporter une vision. Pas de réparer des ordinateurs. ”
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