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De l’Asie à l’Europe de l’Est et au bassin méditerranéen, l’offre offshore à la française se répartit entre destinations aux valeurs sûres et pays émergents.
Rightsourcing, rightshore, bestshore. Quel que soit le nom que lui donnent respectivement Unilog, Capgemini et GCI, il s'agit du même concept. A savoir, la capacité, pour une SSII, de proposer, au meilleur coût, la meilleure compétence où qu'elle se trouve sur la planète. Combien me coûtent “ n ” développeurs J2EE en fonction de leur localisation et de leur prix de revient, par exemple. Ce concept s'appuie sur la notion de modèle de livraison de services global (ou Global Delivery Model).Afin de répondre au mieux aux appels d'offres internationaux, tous les ténors du service se sont lancés dans une course effrénée à la globalisation. Une SSII indienne comme Infosys est présente en Chine, mais aussi en République tchèque ou à l'Ile Maurice, faisant fi des langues et des fuseaux horaires. Nos champions nationaux ne sont pas en reste. En acquérant Kanbay, Capgemini porte à 12 000 le nombre de ses collaborateurs en Inde et envisage d'y employer 35 000 informaticiens d'ici à 2010. Soit plus du triple de son effectif hexagonal actuel. Entre ces SSII globales et les SSII locales, mais aussi les sociétés pivots qui jouent les intermédiaires et les formules de joint-venture ou de location-achat d'équipes délocalisées, les opportunités, pour une entreprise, de pratiquer l'offshore sont légion.Reste à définir le pays prestataire, sachant que la France cultive une nouvelle exception culturelle. Alors que l'Inde et ses 150 000 nouveaux informaticiens formés par an accaparent près de 9 milliards de dollars de services offshore d'un gâteau mondial estimé par IDC à 11,9 milliards, le sous-continent n'a pas le même attrait en France qu'aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni. Menée en décembre 2005, une étude de Pierre Audoin Consultants (PAC) montre une répartition équilibrée des destinations offshore à partir de la France entre l'Europe du Sud (30 %), l'Inde (25 %), l'Europe de l'Est (15 %) et le Moyen-Orient/Afrique (18 %).
Chiffrer les coûts cachés
Jouant sur la proximité à la fois géographique, linguistique et culturelle, l'Hexagone constitue son écosystème, comme l'ont fait les Etats-Unis avec le Canada et l'Inde. Un univers qui favorise notamment la Roumanie, désormais membre de l'Union européenne. Mais aussi le Maghreb, et particulièrement le Maroc qui, comme le note Syntec Informatique dans son document de position sur l'offshore,“ essaie de transposer dans l'informatique sa réussite dans le domaine des centres d'appels ”. Sans oublier des destinations plus exotiques telles que Madagascar et l'Ile Maurice.Au-delà de la langue et du salaire, d'autres indicateurs sont à prendre en compte. Il s'agit de chiffrer les coûts cachés (envoi d'expatriés, actions de formation supplémentaire, turnover…), mais aussi de mesurer les risques, qu'ils soient d'ordre géopolitique (régime politique, inflation…) ou juridique (droit sur la propriété intellectuelle). Une analyse qui avantage, cette fois, une destination pionnière comme l'Inde, aux outils et à la méthodologie éprouvés.
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