[MàJ] Blackberry rachète Secusmart, qui sécurise les communications d'Angela Merkel
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Blackberry continue à se focaliser sur le marché des entreprises et de la sécurité. Il vient ainsi de mettre la main sur la société allemande Secusmart qui équipe notamment les gouvernements canadien et allemand.
Première publication le 30 juillet à 12h45

Des téléphones pour adolescents les Blackberry ? Ce n’est vraiment pas ce que cherche à faire croire l’entreprise qui fait de plus en plus le pari du B2B et de la sécurité. Elle vient ainsi de racheter Secusmart. Créée en 2007, la société allemande vise en priorité les gouvernements, les opérateurs de téléphonie mobile et les entreprises. « Secusmart se veut la solution de sécurisation des communications des présidents et des CEOs tout autour du monde. Angela Merkel est une sacrée référence » précise Jean Pujol, manager au sein de l'entité CIO Advisory du cabinet Kurt Salmon. Le scandale des écoutes de gouvernements par la NSA les a sans doute aidés à faire des affaires. Si la plupart de leurs clients préfèrent rester secrets, les gouvernements canadien et allemand utilisent les solutions de Secusmart selon Reuters.
« L’acquisition de Secusmart souligne notre volonté d’adresser les demandes croissantes concernant le coût et les menaces de sécurité en allant de la protection des individus jusqu’à la sécurité nationale » écrit John Chen, PDG de Blackberry, dans le communiqué annonçant le rachat. Les deux sociétés étaient déjà partenaires et la solution SecuSUITE for Blackberry 10 a même été sélectionnée par le BSI, l’équivalent allemand de l’ANSSI français (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information), pour ses communications confidentielles. Leur technologie anti-écoute de chiffrement de la voix et des données repose sur une puce intégrée à une carte Micro-SD standard.
La sécurité : un pari gagnant pour Blackberry ?
« L’acquisition permet de booster le portefeuille clients de Blackberry et de chercher une différenciation vis-à-vis de la concurrence (alors qu’ils vont très mal notamment en Amérique du Nord) » analyse Jean Pujol. Avec l’essor du BYOD (bring your own device) et l’importance croissante de la mobilité en entreprise, ce pari pourrait être réussi. Mais les obstacles sont nombreux. Depuis de nombreuses années, Blackberry a perdu du terrain en entreprise face à Apple et Samsung, même si le groupe affiche encore de belles références comme PSA. Et le récent partenariat d’Apple avec IBM pour attaquer le marché des entreprises n’arrangera sans doute pas ses affaires.
« Ils prennent une posture de "sérieux" et de rigueur technique, face à leurs concurrents qui mettent plus en avant les atouts fonctionnels de leurs solutions ». Ceci dit « même si la sécurité est un must-have, notamment dans certains domaines, il n'est pas dit qu'elle soit le facteur clé retenu par les acheteurs et les prescripteurs » analyse Jean Pujol. L’avenir de Blackberry est toujours incertain, même si John Chen interrogé par Reuters semble optimiste : « Nous avons encore du travail à accomplir, donc je ne dirai pas que nous avons fini notre redressement, mais les décisions et les réflexions difficiles ont déjà été prises, voire mises en application. »