' BlueJ, cas d'école d'une pratique à la dérive '
BlueJ est un projet libre visant à développer un programme d'inspection d'objets pour le langage Java, très utile pour former à la programmation. Lancé en 1998 au sein de deux universités australiennes et britanniques, le projet est
soutenu par Sun et bénéficie d'une communauté active. En 2005, Microsoft propose une nouvelle version de son environnement de développement Visual Studio. L'une des nouvelles fonctions, Object Test Bench, est une copie conforme de BlueJ : mêmes
fenêtres, mêmes messages, même organisation générale (www.bluej.org/vs/vs-bj.html). A l'époque, Dan Fernandez, alors responsable de Visual C#, avait reconnu que Microsoft s'était largement inspiré
de BlueJ pour réaliser Object Test Bench. Michael Kölling, un des responsables du projet, en avait pris acte, BlueJ étant un logiciel libre, y voyant d'ailleurs la confirmation que son projet était une bonne idée. Mais l'on s'est aperçu il y a peu
que Microsoft avait en fait déposé une demande de brevet sur cette technologie. Et cela dès 2005. Devant le tollé provoqué par cette annonce, l'éditeur a retiré sa demande, et Dan Fernandez s'est excusé en avançant qu'il s'agissait d'une erreur.
Parions qu'il est de bonne foi. Mais ce qui est en cause ici, c'est l'état d'esprit qu'induit l'existence même des brevets logiciels. Les éditeurs ?" officiellement pour se protéger ?" multiplient les brevets logiciels, encouragés par
les agences officielles. Et ils le font à l'insu des développeurs, qui, eux, savent que les logiciels ont plus à gagner du partage que de lenfermement.p.davy@01informatique.presse.fr
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