En mars, Nathalie Kosciusko-Morizet révélait la liste des entreprises participant à l'expérimentation d'affichage environnemental. La ministre de l'Ecologie et du Développement durable donnait ainsi le départ de la mise en place des infrastructures IT adéquates. Parmi les 230 entreprises volontaires, le ministère en a retenu 168 pour la phase expérimentale, qui doit débuter le 1
er juillet prochain. Elle concernera environ 1 000 produits, qui afficheront leur empreinte sur l'environnement pour une durée d'un an avant une éventuelle généralisation. C'est donc un inventaire à la Prévert que le ministère a dévoilé, énumérant des entreprises aux métiers et aux infrastructures informatiques très différents, y compris des PME : industriels, distributeurs, professionnels de l'édition et de l'agro-alimentaire.
Une collecte de données au niveau mondial
Butagaz a déjà commencé l'analyse du cycle de vie de ses bouteilles de gaz butane. Il prévoit d'afficher l'équivalent des émissions de CO
2, ainsi qu'une valeur d'émission de SO
2 (relative à l'acidification de l'air). Pour calculer ces indicateurs, l'industriel s'appuie sur la plate-forme de gestion du cycle de vie produit Simapro, connectée à la base de données Ecoinvent.Pour les distributeurs, collecter toutes ces informations auprès des industriels est un problème complexe, surtout lorsque ceux-ci sont répartis dans le monde entier. Pascal Petitpas, directeur des laboratoires d'essais de la Fnac, s'est penché très tôt sur la problématique de l'affichage environnemental pour les écrans TV, alors qu'il ne sera obligatoire qu'à partir du 30 novembre 2011.
“ Depuis deux ans, nous avons mis en place une signalétique attribuant d'une à quatre feuilles (vertes !) en fonction de l'utilisation des téléviseurs. Nous nous sommes basés pour cela sur des critères de fabrication et de recyclage des composants électroniques. Il n'existe pas encore de base de données environnementales pour ces derniers. Nous avons donc envoyé des questionnaires aux industriels… qui ont eu bien du mal à nous répondre ! Les cycles de renouvellement des modèles étant courts, obtenir une réponse au bout de neuf mois à un document aussi (voire trop) complet n'avait aucun sens. ” La Fnac a donc préféré créer un indicateur lié à la consommation annuelle des écrans ramené au pouce. Franck Pupunat, directeur de la responsabilité sociale et environnementale (RSE) de la Fnac, explique :
“ Pour les téléviseurs, nous avons pris deux ans d'avance sur l'affichage obligatoire. Nous participons à cette expérimentation afin que ce soit la même chose sur les autres gammes de produit. Nous travaillons notamment avec les éditeurs. ”En phase d'attente
Pour sa stratégie RSE, la Fnac a choisi la plate-forme Enablon. L'imprimeur Jouve, l'un des interlocuteurs de la Fnac, n'envisage pas d'utiliser une telle solution pour fournir les valeurs environnementales à ses clients éditeurs de livres et de magazines.
“ Nous sommes encore en phase expérimentale et ne prévoyons pas de déploiement informatique proprement dit, explique Guillaume Jaquet, chef de projet chez Jouve.
Nous avons accès aux bases de données des fournisseurs de papier, qui sont très avancés dans ce domaine, et nous ferons les calculs pour un éditeur de magazines, par exemple, une seule fois dans l'année ”. Rendez-vous le 1
er juillet, pour le début de l'expérimentation.
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