Braskem : quand l’informatique doit accompagner l’hypercroissance

Le géant brésilien de la pétrochimie Braskem s'est engagé dans la conquête de la planète avec une stratégie agressive, faite d'innovations et d'acquisitions. Une course à la croissance que l'informatique doit être capable d'aborder.
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Marcos Antonio Milani, directeur informatique de Braskem, est très fier de montrer les premiers sacs de polyéthylène « verts », produits à Triunfo. Ce gigantesque complexe pétrochimique de 16 kilomètres carrés, niché au milieu des forêts d’eucalyptus du sud du Brésil, est en effet le premier à produire cette manière plastique à partir de l’éthanol tiré de la canne à sucre. La production annuelle de 200 kilotonnes est massivement exportés, que se soit pour l’industrie ou pour l’emballage. Les premiers clients ont été Toyota, Tetrapak, ainsi que le Français Danone. Et si l’industriel se prépare maintenant à lancer la production de polyéthylène, un plastique plus résistant très utilisé notamment dans l’automobile et pour lequel Toyota est le premier demandeur.
Une frénésie d'acquisitions depuis 2002

Toutefois cette activité « green » reste extrêmement marginale pour le numéro cinq mondial de la pétrochimie. Son activité reste portée par la production de matières plastique tirées du Nafta, le pétrole. Elle est aussi tirée par les nombreuses acquisitions que le brésilien à menée depuis 2002. Braskem avait alors été créé avec pour objectif de devenir numéro un de la production de plastiques, dès 2005 cette ambition est revue à la hausse : Braskem veut entrer dans le top 10 de la pétrochimie mondiale. Le Brésilien va alors se lancer dans une frénésie d’acquisition de par le monde. Marcos Milani le reconnaît : « Aujourd’hui, on a plus rien à racheter en Amérique latine… ». Braskem va notamment acquérir Dow Chemical, présent aux Etats-Unis, mais aussi en Europe. Grâce à cette politique d’achats agressive, Braskem gère aujourd'hui 35 sites pétrochimiques, dont cinq aux Etats-Unis et deux en Allemagne. L’industriel s’est structuré de manière à intégrer facilement ces nouvelles entreprises dans le groupes et à générer des synergies entre ses entités. Y compris au niveau informatique. « Cette forte croissance est un vrai challenge pour nous », reconnaî aisément le DSI. « C’est la raison pour laquelle, en 2005, nous avons mis en place notre stratégie IT dite Formula Braskem. »
Toutes les nouvelles unités doivent entrer dans le moule SAP

Marcos Antonio Milani n’a pas fait dans la nuance : « En 2005, nous avons recréés l’ensemble de nos processus. Nous les avons redesignés, simplifiés, de manière à ce qu’ils soient totalement intégrés à notre plate-forme SAP ». Le DSI a établit une architecture cible s’appuyant sur un bon nombre des mobules de l’ERP SAP ainsi que sur quelques applications prériphériques, dont le contrôle d’accès Novell, la CAO de ses usines sur Intergraph, la gestion des portefeuilles projet Clarity, la gestion des ressources Primavera, Aspentech comme MES, Microsoft pour le volet collaboration, EPM et CRM. Le grand pari de Braskem, c’est de faire fondre toutes les nouvelles entreprises acquises par le groupe dans ce moule unique. Tout le monde doit s’appuyer sur les même applications et sur les mêmes processus, avec un minimum d’adaptations locales. En 2006, le système d’information est mis en ligne et les migrations des sites industriels vont se succéder à un rythme soutenu : Politeno et Paulinia en 2007, Ipiranga et Copesul en 2008, puis Triunfo en 2009. En 2010, le rythme s’accélère encore : Quattor, Sunoco puisi quantiQ et l'américain Dow Chemical rejoignent Formula.
Comment innover tout en standardisant à outrance ?

Tous les sites du groupe Braskem partagent la même informatique, toutes les nouvelles unités de production sont gérées dans la même instance SAP. Les deux datacenters du groupe sont localisés à Sao Paulo.
Si la standardisation est de mise, faire évoluer les processus et moderniser les interfaces reste une priorité du DSI. Marcos Antonio Milani a instauré un système d’amélioration continue des processus. « Les demandes des utilisateurs se concentraient sur des interfaces utilisateurs plus sympatiques, l’automatisation des processus, la déduction du nombre d’étapes et la mise en place de KPI. Pour répondre à ces attentes, nous nous sommes appuyés sur SAP NetWeaver BPM et nous avons été les premiers à l’installer dans toute l’Amérique du Sud. » Sept macroprocessus ont été identifiés et tous les processus rattachés font l’objet d’un cycle d’amélioration continue sur lesquel la direction informatique et les directions métier travaillent en permanence. Les écrans SAP sont parfois complètement redéveloppés pour être simplifiés. Plusieurs technologies sont alors mise en œuvre, dont Xcelcius, l’outil de conception de tableaux de bord de SAP BusinessObjects. Tous les nouveaux écrans attaquent désormais les servicesSOA offerts par la plate-forme Netweaver.
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