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Se distinguant dans un domaine ou dans une technologie donnés, les ' petits ' du marché des serveurs ont encore de quoi agacer les grands. Faute de les inquiéter...
Les chiffres du marché mondial des serveurs tombent. Et, avec eux, la rengaine habituelle...
' Premier, HP ; deuxième, IBM ; troisième, Dell... ' En nombre d'unités
vendues, bien évidemment... En Europe ? C'est le même refrain ! Et en France ? Est-il besoin de préciser... Toujours les mêmes champions qui raflent la mise. A en faire oublier qu'ils ne sont pas les seuls à fabriquer des
serveurs. Pourtant, bien que moins médiatisés, certains de leurs challengers ont également de sérieux arguments technologiques à faire valoir. Des arguments parfois suffisants pour faire de l'ombre à ces fameux ténors du marché des serveurs...
Il en est ainsi de Stratus Technologies, qui ne brille pas vraiment par le volume de ses ventes. Noyé on ne sait où dans les profondeurs des différents classements des meilleures ventes, ce constructeur tient pourtant la route depuis vingt-trois
ans. Il se distingue en se positionnant sur un marché de niche, celui des systèmes à tolérance de pannes sous Windows. ' Nous n'avons pas la volonté de faire autre chose ', plaide Michel Simion,
directeur marketing Europe du Sud et de l'Est chez Stratus. Ce qui n'empêche pas la firme américaine d'ambitionner une plus grande notoriété, comptant, pour cela, s'appuyer sur son projet d'entrer en Bourse.
Stratus, champion de la tolérance de pannes sous Windows
En attendant, Stratus dont le siège se situe curieusement dans l'ancien QG de feu Digital, à Maynard, dans le Massachusetts sort déjà du lot en étant l'unique constructeur à afficher publiquement, en temps réel, la disponibilité
de ses quelque dix mille serveurs répartis dans le monde. Sur son site internet, cinq neuf (99,999 %) s'alignent inlassablement, suivis d'un dernier chiffre plus variable. Cinq, six, sept... Mieux encore, parfois ! Incontestablement,
Stratus est le champion de la très haute disponibilité sous Windows. Tous ses serveurs sont reliés à son siège. Ce qui lui permet, en cas de panne de l'un d'eux, d'intervenir chez le client concerné avec une réactivité exemplaire. Une opération
transparente pour ce dernier, car l'architecture redondante des machines garantit, en cas de défaillance d'un composant, le maintien des performances du système. ' C'est extraordinaire, il n'y a rien à faire !
s'enthousiasme Eric Hirlimann, directeur des sys-tèmes d'information du Centre René-Huguenin. Auparavant, nous disposions d'un cluster de serveurs HP Proliant. Nous avions du mal à maîtriser la partie logique du cluster, et enregistrions
davantage d'incidents que sur une machine classique. ' Depuis plus d'un an, le centre de lutte contre le cancer exploite un FTServer 3 300 qui lui a coûté moins de 69 000 euros à peine plus cher qu'un cluster
de deux serveurs. En ne cessant, depuis plusieurs mois, de réviser ses tarifs à la baisse et en commercialisant une première machine d'entrée de gamme le FTServer 3 300, justement à partir de 20 000 euros, Stratus espère bien
finir par démocratiser les serveurs à tolérance de pannes sous Windows en entreprise. Et, en la matière, le constructeur américain pourrait bien en remontrer à nombre de ses concurrents... NEC ne s'y est d'ailleurs pas trompé. En septembre
2001, la firme japonaise pactisait, en effet, avec Stratus pour constituer sa propre offre, reposant sur les brevets de l'Américain.Petit, mais musclé ! En France, cet autre constructeur vient également titiller les poids lourds du marché des serveurs que sont Fujitsu Siemens et Sun. Avec cinq mille deux cent quatre-vingt-six unités écoulées depuis le début
de l'année, selon la dernière étude en date du cabinet d'analyses Gartner, le constructeur japonais n'est pas loin d'entrer dans le top 5 national des meilleures ventes de serveurs. Au niveau Emea (Europe, Moyen-Orient et Afrique), il n'est, par
contre, que huitième. Mais la firme tokyoïte est avant tout un fabricant de technologies. Egalement présente sur le marché des semi-conducteurs et des communications, elle agit souvent dans l'ombre des grands. En septembre 2000, elle s'est ainsi
associée à Intel pour le design et la fabrication partagée de serveurs à base de processeurs 32 bits. Un mois plus tard, elle signait un accord similaire avec HP. Mais, cette fois, pour la conception des plates-formes 64 bits du numéro un du top 5
mondial. Enfin, il ne faut pas oublier que le constructeur japonais fait également partie des grands actionnaires de Bull... A lui seul, il représente 16,9 % du capital de l'ex-fleuron de l'informatique française. Une part égale à celle de
France Télécom ! Challenger des géants du marché des serveurs d'entreprise, NEC se distingue, pour sa part, dans le monde du calcul scientifique.
NEC, premier des grands super-calculateurs
Au palmarès des supercalculateurs les plus puissants de la planète, la firme nippone devance largement HP, Dell et IBM ! Et cela grâce à l'Earth Simulator, une machine dotée de cinq mille cent vingt processeurs, qui développe une
puissance de calcul de 35,86 téraflops ! Le savoir-faire de la firme nippone est d'ailleurs largement reconnu par la communauté scientifique, y compris en France. Pour preuve, ses serveurs équipent quelques-uns des plus grands centres de calcul
du territoire au CNRS, à l'Onera (Office national d'études et de recherches aérospatiales) et à l'IFP (Institut français du pétrole), entre autres...Inattendu dans le petit monde des supercalculateurs, un autre outsider fait décidément parler de plus en plus de lui : Apple. En novembre dernier, la célèbre firme de Steve Jobs entrait ainsi dans le classement des machines les
plus puissantes du monde. Troisième ! Derrière NEC et HP, certes, mais devant tous les autres... Big Mac est une grappe de mille cent stations de travail biprocesseurs, équipées de puces IBM PowerPC 970 (G5) à 2 GHz une réalisation
de l'Institut polytechnique de Virginie. Sa capacité de calcul, qui atteint 10,28 téraflops, coiffe au poteau Dell et son cluster de Poweredge 1750 à base de puces Intel Xeon à 3,06 GHz. Sur le marché des serveurs d'entreprise, les résultats
d'Apple ne sont cependant pas aussi glorieux. Huitième en France derrière Toshiba, neuvième en Europe derrière NEC, il vend deux fois moins de serveurs que ces deux derniers concurrents. En fait, il est le plus grand des petits constructeurs !
' Pour choisir un Mac, un directeur informatique doit faire preuve d'une certaine vision, de beaucoup de personnalité et d'indépendance ', reconnaissait en juin dernier, dans nos colonnes, Jean-René
Cazeneuve, directeur général d'Apple France. Pourtant, la firme de Cupertino dispose désormais d'une offre sérieuse et concurrentielle.
De nouveaux acteurs venant de l'Est
Armée de ses mono ou biprocesseurs en rack, les Xserve, et de ses serveurs de stockage, les Xserve Raid, le tout sous un vrai Unix (Mac OS X), elle n'a pas à rougir devant les machines d'IBM, de Dell ou de Sun, auxquelles elle répond
par un excellent rapport prix/performances à partir de 3 700 euros pour un monoprocesseur. La Blanche Porte, Generali Assurances, l'IGN, TV5, Vinci, le ministère de l'Agriculture, Xerox Global Services... Autant d'entreprises d'ores
et déjà conquises par la nouvelle offre du constructeur. Mais celui-ci souffre encore d'un problème d'image, qui le cantonne généralement à sa base installée de clients dans des secteurs d'activité de niche essentiellement l'éducation, la création
ou le monde scientifique. Pour le constructeur américain, tous les espoirs sont cependant permis. En effet, aux côtés des outsiders ' célèbres ' du marché des serveurs, des marques bien moins connues
que la firme à la pomme arrivent bien à percer... Tels Aquarius Data et Kraftway, qui se paient le luxe d'encadrer Toshiba dans le classement européen des meilleures ventes établi par Gartner. Respectivement à la dixième et à la douzième place,
ces deux acteurs du marché ont un point commun... Ils sont tous les deux russes ! Et relativement jeunes... Aquarius Data est une branche du groupe Aquarius, né en 1989. Kraftway existe, lui, depuis 1993. Méconnues en France, et plus
globalement en Europe de l'Ouest, mais bien implantées sur leur marché local, ces entreprises venues du froid suscitent la convoitise. Pour preuve, Bull a signé le mois der-nier son premier accord de partenariat technologique OEM (Original Equipment
Manufacturer) avec Kraftway pour une durée de cinq ans. Bull délivrera à son homologue russe des serveurs à base de processeurs Itanium 2, qui exploiteront son architecture Fame (Flexible Architecture for Multiple Environments). Commercialisés sous
la marque russe G-Scale, ces serveurs seront garantis directement par le constructeur français, qui fournira également aux clients les services de support d'ingénierie. Au fait, qui a dit que Bull était mort ?
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