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Maintes fois enterré, le mainframe revient sur le devant de la scène. Les besoins des SSII se font pressants en la matière, mais les compétences n'existent plus. Ecoles d'ingénieurs et SSII font pression sur IBM pour organiser des
formations.
' Le mainframe est mort ! ' Jamais rengaine n'a été aussi fausse. Après des années de calme plat, les besoins en compétences sur les mainframes repartent de plus belle. Or,
celles-ci n'existent plus.' Depuis le début des années 2000, à la demande des clients, IBM a massivement investi dans la recherche sur les mainframes ', indique Pascal Théry, Market Manager System Z chez IBM
France. Un fort mouvement de consolidation de serveurs moyens systèmes s'en est suivi. Et pas dans le seul secteur de la banque et de l'assurance, traditionnel consommateur de ces technologies anciennes.Mais la formation n'a pas suivi, bien au contraire. Les écoles d'ingénieurs ont supprimé les cours relatifs aux technologies mainframes, et au Cobol en particulier. Les anciens, rompus à ces langages et systèmes, ont, quant à
eux, été balayés par la crise à partir de 2001. Résultat : tous les acteurs sont en quête active de compétences. Et les formations de reconversion aux mainframes se mettent en place, tant au sein des SSII que dans les écoles. Au c?"ur de ces
dispositifs, IBM joue un rôle moteur, et a décidé de former 2 000 étudiants de par le monde d'ici à 2010. Dans ce cadre, des cursus ont été créés en France avec l'Epita, Supinfo, et l'Esial à Nancy pour former les futurs ingénieurs. Et de
nombreuses formations sont aussi dispensées - toujours par IBM, mais par le biais des SSII recruteuses de profils destinés à travailler sur les grands systèmes de leurs clients.
Le cours de Cobol adulé
Suivre des formations aux mainframes a longtemps été considéré comme une voie de garage. Aujourd'hui, pourtant, cela représente un atout dans la carrière du jeune ingénieur. Acquise par formation complémentaire, cette compétence
s'ajoute, en effet, à celles liées aux nouvelles technologies. Reste que les SSII éprouvent quelques réticences à avouer leurs besoins en la matière. L'image poussiéreuse du mainframe reste bien ancrée. Quelques sociétés courageuses acceptent
cependant de communiquer sur leurs actions. ' Si je trouve des candidats connaissant les mainframes, je les recrute, dit ainsi Xavier Lejeune, le président d'Accenture Technology Solutions. Nous en avons
quelques-uns pour les secteurs banque et finances, qui sont de gros consommateurs de grands systèmes. Mais nous formons aussi de nombreux frais diplômés - environ 20 % de nos recrues, soit environ 60 à 80 jeunes l'an
dernier. ' De son côté, GFI Informatique recourt à des universitaires de cursus scientifique, qui sont formés aux mainframes IBM - notamment au Cobol ou à Pacbase.' La qualité de la formation au Cobol est un gage de réussite ', considère ainsi Eddy Gaciot, directeur de GTM Conseil, centre de formation. Convertir un jeune diplômé au
développement avec ce langage demande au moins un mois et demi à deux mois. ' Et lorsqu'elles sont dispensées par les SSII, les formations peuvent faire l'objet d'une clause dédit-formation.Quid, alors, de l'avenir de ces jeunes cobolistes en SSII ? En régie, ils auront très probablement l'occasion de trouver un poste fixe chez l'un des clients - banque ou compagnie d'assurances - très demandeurs
de ce type de profil. Pour les autres : si l'acquisition de ces techniques constitue bien un avantage concurrentiel, le jeune converti devra impérativement évoluer dans les douze à dix-huit mois vers les nouvelles technologies qu'il a apprises
à l'école. Cette responsabilité incombe aux DRH des SSII, qui doivent veiller à l'employabilité de leurs ingénieurs.
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