Joli coup pour Google. Engagé dans le développement d'applications en ligne, le géant américain a annoncé ce matin, lundi 10 septembre, avoir signé un accord avec Cap Gemini. La SSII française va proposer à ses clients la
suite bureautique en ligne Google Apps Edition Premier par le biais de sa division, Distributed desktop services, chargée de fournir des solutions en ligne sur le poste de travail.
' La solution de Google est totalement complémentaire des suites bureautiques classiques. Elle est idéale pour les employés qui n'ont pas de PC attitré comme les vendeurs en magasin ou les agents qui
interviennent sur des lignes de production. Elle peut aussi servir d'outils de travail collaboratif entre des salariés et des personnes extérieures à l'entreprise (clients, fournisseurs, etc.) amenés à travailler ensemble de manière
temporaire sur un projet commun ', précise Patrick Nicolet, responsable des ventes à Cap Gemini.Lancé en février dernier,
Google Apps Edition Premier contient les principaux outils bureautiques : un traitement de texte, un tableur, un agenda et une messagerie. Ces outils s'utilisent avec un
navigateur Internet mais, à la différence des versions gratuites des Google Apps, ils n'affichent pas de publicités. Les documents et les informations ?" jusqu'à 10 Go par utilisateur ?" sont hébergées sur les
serveurs de Google, qui louent ce service 40 euros par an et par utilisateur.
Le soutien de Cap Gemini pourrait être déterminant
En l'état, l'offre de Google n'a pas encore rencontré un grand succès. La location d'applications n'a généré que 70 millions de dollars de chiffre d'affaires au premier semestre, une goutte
d'eau (1 %) par rapport aux revenus drainés par la publicité en ligne. L'accord signé avec Cap Gemini pourrait changer la donne. C'est en effet la première fois qu'une SSII de cette taille signe un tel accord avec
Google.Cap Gemini gère plus de 1 million de postes de travail dans le monde. Il continuera, bien sûr, à déployer des solutions bureautiques classiques comme la suite Office de Microsoft, mais l'offre de Google pourrait séduire bon
nombre de ses clients. Les grands comptes sont attentifs au développement de solutions bureautiques en ligne sur le modèle dit SaaS
(Software as a Service). Certains groupes français comme Essilor, Nexans ou L'Oréal
expérimentent déjà la suite bureautique de Google.
' Le Cigref (1) a organisé et va continuer à organiser des réunions entre membres afin de réfléchir sur le sujet. L'implémentation rapide, la logique de service et les possibilités de forfaitisation
intéressent certains de nos membres. Les principaux freins restent les aspects sécurité [localisation des serveurs, mise à jour des boîtes noires, NDLR]
et contractuels [juridiction compétente] ',
explique Stéphane Rouhier, responsable des relations presse du Cigref.De ce point de vue, l'accord signé avec Cap Gemini devrait permettre de donner plus de crédibilité à l'offre de Google.
' Nous allons nous porter garant sur un plan juridique de la disponibilité, de
la fiabilité et des aspects de confidentialité de la solution ainsi mise en ?"uvre ', assure Patrick Nicolet. Pour plus de sécurité, le groupe français mettra notamment en place une sauvegarde des données hébergées par
Google. Cap Gemini se donne jusqu'à la fin de l'année pour expérimenter son offre auprès de ses clients avant de définir un budget pour l'année calendaire 2008. Une expérimentation qui, à coup sûr, sera suivie de près par le
géant Microsoft, concurrent numéro un de Google Apps.
(1) Club informatique des grandes entreprises françaises rassemblant 127 DSI.
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