Depuis des années que le marché l'annonce, la convergence fixe-mobile a fini par montrer le bout de son nez. Mais d'un concept simple en apparence, la convergence fixe-mobile a pris plusieurs visages qui ne sont pas faits pour simplifier la tâche des responsables télécoms dans les entreprises. A force de galvauder le terme de convergence, on ne sait plus trop ce qu'il recouvre. Convergence voix-données ou convergence fixe-mobile, convergence technique ou convergence tarifaire, convergence des réseaux ou des terminaux ?Quelle réalité permet de penser que la convergence fixe-mobile est prête ? Tout d'abord, le déclin des communications fixes pour les opérateurs est patent, de même que la stagnation de la consommation de minutes de téléphonie mobile. C'est pourquoi les acteurs (équipementiers et opérateurs) se précipitent sur ce nouveau marché.
Les services de Centrex IP peinent à s'imposer
Le mieux placé en tant qu'opérateur est sans doute France Télécom, ce dernier possédant des réseaux fixes et mobiles. SFR s'est lancé avec une version très mobile de la convergence en offrant la possibilité de téléphoner depuis son GSM de manière illimitée dans un rayon défini autour du domicile ou de l'entreprise. Enfin, Bouygues Telecom s'est tourné vers Altitude Telecom pour créer une offre de Centrex IP sur lequel il apporte la couche mobilité. Même idée pour Ipnotic qui intègre la mobilité à son offre de téléphonie d'entreprise en Centrex IP. Finalement, on en vient à se demander qui va sauver l'autre ? Les services de Centrex IP peinent à percer depuis au moins aussi longtemps que la convergence, et il semblerait que les deux aient besoin l'un de l'autre pour enfin exister. Mettre en œuvre la convergence fixe-mobile permet de diminuer les coûts et d'améliorer la productivité des salariés, mais les entreprises doivent tout d'abord se familiariser avec la téléphonie sur IP. C'est la première brique à poser dans les nouvelles architectures de communication. Les entreprises pourront ensuite choisir quelle forme devra prendre la convergence. L'un des combats autour de cette convergence met en jeu les choix technologiques des opérateurs. Les uns optent pour la technologie et le protocole UMA (Unlicensed Mobile Access), comme Orange pour son offre Unik, tandis que d'autres se précipitent, de plus en plus nombreux, sur le protocole SIP (Session Initiation Protocol).Pour celles qui souhaitent encore attendre avant de passer au tout-IP, elles pourront opter pour une
“ simple ” convergence fixe-mobile de leur facture. Certains opérateurs proposent en effet des avantages tarifaires sur les communications passées entre fixe et mobiles d'une même flotte. Ce type d'offre, vers le quel se tourne le marché, ne nécessite pas d'investissement technique ou financier important.
“ L'attente des clients dans ce domaine se résume à deux points : un guichet unique allant de pair avec des tarifs attractifs ”, explique Sylvain Chevallier, analyste au cabinet Bearingpoint. En revanche, pour les entreprises qui souhaitent franchir le pas et entrer de plain-pied dans la convergence technique, l'étude et l'analyse scrupuleuse des offres d'opérateurs qui apparaissent sur le marché est impérative.
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