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En 2010, les SSII françaises implantées en Inde ont été frappées par un taux de départ supérieur à 20 %. Un mal dont elles ne sont pas les seules victimes, mais qui est amplifié par leur manque de notoriété sur le sous-continent.
A peine la reprise amorcée, c'est la surchauffe sur le marché de l'emploi indien. Les SSII françaises installées sur le sous-continent n'ont pas été épargnées par le phénomène. Au premier chef, Capgemini, qui a basé sa stratégie sur une croissance massive de ses effectifs dans les pays à bas coût. En 2010, son turnover a grimpé à 23 %. “ L'année dernière, nous avons eu du mal à compenser les augmentations de rémunération par le recrutement de jeunes diplômés à bas salaires. Car beaucoup de salariés situés en milieu de pyramide nous ont quittés. Il nous a donc fallu recruter à des salaires plus élevés ”, a précisé Nicolas Dufourcq, directeur financier de Capgemini, à l'occasion de la présentation des résultats annuels. Conséquence : le salaire moyen de la SSII dans les pays offshore a augmenté de 7,2 %. Selon une source qui souhaite conserver l'anonymat, Sopra India aurait perdu un tiers de son effectif.
Un manque de prestige
Le manque de notoriété des sociétés françaises peut expliquer leurs difficultés à conserver leurs ingénieurs. “ Le prestige de l'entreprise compte beaucoup pour le statut social en Inde et aucune SSII française n'est prestigieuse aux yeux des familles indiennes ”, juge Stéphane Roche, consultant en stratégie et management.Chez Steria, qui compte désormais 5 500 ingénieurs indiens, le turnover s'est établi, selon Mukesh Agi, son responsable en Inde, aux alentours de 27 à 30 %, mais concerne surtout le bas de la pyramide. Pour le management intermédiaire, il serait inférieur à 10 %. Cette année, la SSII envisage 4 000 embauches, quand son effectif net ne progressera que de 2 000 salariés.
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