Capgemini redéfinit les priorités de sa filiale au Brésil

Après avoir racheté CPM Braxis en 2010, la SSII française veut accélérer sa présence au Brésil sur les secteurs publics et financiers et la transformation numérique des firmes locales.
Capgemini veut forcer l'allure au Brésil. L'acquisition de la SSII CPM Braxis en 2010 lui sert de base pour étendre ses activités après des grandes entreprises locales. Tout en alignant les objectifs financiers et en intégrant les offres de sa tête de pont en Amérique Latine, avec ceux de la maison-mère.
L'inauguration, le 26 novembre dernier à São Paulo, la capitale économique, d'un centre de démonstration client, incarne le changement de dimension qu'impulse la SSII à son implantation brésilienne.
« Nous avons pour ambition de faire croître notre activité au-dessus du taux de croissance moyen du secteur IT dans la région. Nous allons accroître notre présence dans le secteur financier et parions sur la croissance du secteur public au Brésil » explique Walter Cappilati, responsable de la zone Amérique Latine, qui emploie 10 000 salariés dont 8 500 rien qu'au Brésil.
L'ex-CPM Braxis, qui fut rebaptisée aux couleurs de la SSII française en 2012, a défini un plan d'action à trois ans (2014-2016), pour se développer sur le marché des services informatiques brésiliens où elle se situe en troisième position derrière IBM et Accenture.

Dans le cadre de son recentrage sur certains secteurs d'activités, la filiale brésilienne, et ses 8 500 salariés, a dû renoncer à certains contrats de services d'infrastructure (help desk), jugés peu lucratifs.
« La poursuite d'une croissance rentable s'adossant à des contrats moins nombreux mais plus bénéficiaires, fait clairement partie de nos objectifs » souligne Paolo Marcelo, le directeur général de la filiale brésilienne, qui ne communique pas de chiffres détaillés sur son activité.
Capgemini Brésil peut s'appuyer sur le sixième marché mondial pour l'ensemble du secteur informatique et télécoms (évalué à 147 milliards de dollars en 2013 selon IDC), juste derrière l'Allemagne.
S'ajoute, dans ce pays de 200 millions d'habitants à la classe moyenne montante, la présence de puissantes firmes locales. Leur maturité technologique s'avère suffisante pour qu'elles s'engagent dans des plans de transformation numérique de leur activité (la banque Caixa, le conglomérat industriel et de services Algar, l'opérateur Embratel ou le papetier Suzano, etc.).
Pour accélérer sa croissance, le portefeuille de Capgemini Brésil, en matière d'offres de services est parallèlement en train d'évoluer fortement. La filiale affiche cinq partenaires technologiques majeurs : EMC (stockage), SAP (logiciels ERP), Cisco (réseaux), IBM et Microsoft.

Dans son nouveau centre de démonstration client à São Paolo, ses ingénieurs personnalisent ses offres technologiques au service des entreprises prospectées, au service d'une stratégie résolument orientée sur l'adaptation aux besoins de transformation numérique des firmes locales.
La SSII passe également la vitesse supérieure en matière de services neashore ("de proximité") tournés vers des prestations de téléservices dédiées aux firmes brésiliennes.
Elle emploie des techniciens et des ingénieurs dans des sites à Salvador et à Araraquara, où la pression immobilière et salariale est moins forte qu'à São Paolo. Les salariés y sont aussi plus fidèles que dans les grandes centres urbains soumis à la pénurie de compétences dans l'informatique.
Sur le centre d'Araraquara, la société va doubler ses effectifs et prévoit de recruter 500 nouveaux employés qui se consacreront aux services et aux interventions à distance sur les logiciels de SAP. Ils s'ajouteront aux 400 salariés déjà présents. Sur le site de Salvador, Capgemini emploiera 500 salariés au 1er janvier 2015, dédiés aux services de help desk.