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Du Maghreb à l'océan Indien, les destinations africaines attirent de plus en plus les entreprises françaises. Avec, cependant, un avantage marqué pour Casablanca.
L'Afrique de l'offshore informatique a deux pieds. L'un au Maghreb, l'autre dans l'océan Indien. Tunisie et Maroc d'un côté, Madagascar, île Maurice, et Réunion de l'autre. Voilà les destinations préférées
des entreprises françaises. Tout logiquement, ce sont aussi les régions les plus francophones du continent africain.Connu depuis des années pour son savoir-faire en matière de centres d'appel, le Maghreb s'attaque à la prestation informatique et attire dorénavant des projets de développement et de tierce maintenance applicative (TMA). Avec
des équipes grandissantes, surtout au Maroc.Considérée comme une destination phare de l'offshore français, Casablanca arrive largement en tête des implantations au Maghreb. Le grand programme lancé par le gouvernement marocain ?" Emergence
2010 ?" porte donc ses fruits.Les plus grands acteurs français sont déjà implantés ou ont réservé un espace dans le nouveau complexe Casashore, qui sera livré à la mi-2007. Des bureaux à 7 euros le mètre carré, des exonérations fiscales à la clé,
etc. : tout est fait pour attirer les Européens ?" Français et Espagnols en tête. Avec des salaires deux fois moindres qu'en France, le Maroc fournit, en outre, d'excellents ingénieurs, dont un grand nombre a été formé en
France.
Tunisie versus Maroc...
Concernant la Tunisie, elle attire par la qualité de ses ingénieurs, mais aussi par son système éducatif en général, connu pour son élitisme. Selon ses adeptes, elle a pour principaux atouts d'être plus francophone et moins
concurrentielle que le Maroc.
Madagascar... et Maurice versus
A l'autre extrémité du continent africain, la même concurrence oppose Madagascar et l'île Maurice. Cette dernière se veut ' la plate-forme offshore de l'océan Indien. Mais Madagascar commence à
bouger ', constate Michel Brocq, dirigeant de MB Conseil, un prestataire spécialiste de la région. ' Ce qui lui manque, c'est la connaissance des entreprises et des projets. '
Une lacune qui devrait être, dans un avenir proche, vite comblée.Autre différence d'envergure entre les deux îles : les technologies pratiquées. Maurice s'accapare les nouvelles ?" Java, J2EE, et.Net ?" tant pour les projets de développement que pour la tierce
maintenance applicative (TMA), les conversions, ou encore les migrations. Madagascar, elle, serait davantage orientée ' anciennes ' technologies, principalement mainframes et Pacbase. Des technologies
boudées par les diplômés français. Reste à former davantage d'ingénieurs malgaches.D'un côté comme de l'autre de l'Afrique, les atouts invoqués sont finalement similaires. Avant même les savants calculs de prix de revient, c'est la proximité culturelle qui fait l'unanimité. Principalement auprès des PME
françaises, pour lesquelles ces destinations sont davantage accessibles.Le Maghreb conserve toutefois la préférence des sociétés. Non seulement pour sa proximité géographique, mais aussi pour l'appui des gouvernements, qui confère aux offres un gage de sérieux. Par le passé, en effet, les Français
ont parfois pâti de prestataires locaux peu fiables. Ce temps est désormais révolu. D'autant que les plus grandes SSII françaises se sont implantées dans cette région et y ont créé leurs propres filiales locales. Un signe fort de maturité, ce sont
aujourd'hui des autochtones qui, progressivement, prennent les rênes de ces nouvelles entreprises.D'autres destinations existent sur le continent. Par exemple, l'Afrique du Sud, où s'est implantée Accenture, ou, en zone francophone, le Sénégal, la Côte d'Ivoire et le Cameroun. De nouveaux eldorados en
perspective ?
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