Ce qu'il faut retenir du premier débat citoyen numérique de l'EBG

L’association EBG a initié un débat sur l’avenir numérique de la France. Quatre tables rondes se sont déroulées sous l’œil d'une cinquantaine de participants sur place et, surtout, sous celui des internautes.
La session a démarré sur les chapeaux de roue, avec la problématique du très haut débit. Très polarisée, la discussion opposait le point de vue des opérateurs (Pierre Louette, de France Telecom, et Maxime Lombardini, d’Iliad/Free) et celui des collectivités locales (Hervé Maurey, sénateur de l’Eure, et Alain Assouline, maire adjoint de Bouffemont). Les premiers défendaient l’initiative privée et les lois actuelles ; Pierre Louette : « On ne peut pas changer de cadre réglementaire tout le temps » ; Maxime Lombardini : « Laissez faire les opérateurs ». Les seconds militaient pour une révision de la réglementation actuelle ; Alain Assouline : « Nous demandons d’avoir le statut d’opérateur d’opérateurs » ; Hervé Maurey : « Il n’y a plus vraiment de ministre du numérique. Il n’y a plus de pilote dans l’avion. »
Les patrons veulent moins de taxes
La deuxième table ronde portait sur le déficit public et la croissance (initialement, ces deux sujets devaient être traités de manière distincte), faisant intervenir des représentants politiques (UMP, PS, Europe Ecologie) et deux syndicats patronaux (Syntec numérique, Medef). Le parti au pouvoir a défendu ses actions passées, en particulier les investissements d’avenir et l’eG8. Guy Mamou Mani (Syntec numérique) a milité pour une politique plus libérale : « On nous recouvre de taxes. On réduit le numérique à l’internet citoyen. » Fleur Pellerin, nouvellement chargée de l’économie numérique dans l’équipe Hollande, était plutôt dans la prospective que dans le concret.
Après une pause de vingt minutes, le débat s’est poursuivi sur des problématiques citoyennes, et tout particulièrement sur l’open data, un sujet sur lequel s’est épanché Séverin Naudet, directeur de la mission gouvernementale Etalab. Il a été pris à parti de manière assez virulente par Sandrine Bélier, députée européenne Europe Ecologie, qui dénonce les deux poids deux mesures de la politique numérique gouvernementale : répressive vis-à-vis des citoyens (Hadopi, Loppsi) ; laxiste envers les administrations que personne n’oblige à publier leurs données. A ce titre, Mélanie Dulong de Rosnay, responsable juridique de Creative Commons France, propose d’encadrer l’ouverture des données publiques par une loi.
La campagne numérique reste secondaire
La dernière session, enfin, permettait de comparer les différentes approches des partis pour leurs campagnes numériques. Fracture générationnelle oblige, celles-ci sont généralement prises en charge par les jeunes militants, comme le prouve la composition du plateau. Côté budget, en revanche, les campagnes numériques ne pèsent pas lourd : 10 % du budget total au PS, 5 % au Front de Gauche.
Retrouvez ici l'intégralité du débat.
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