Inscrivez-vous gratuitement à la Newsletter BFM Business
Alcatel et Lucent n'existent plus. Depuis le 1er décembre, Alcatel-Lucent leur succède. La fusion n'aura pris que huit mois. Mais le plus dur reste à faire : constituer un ensemble homogène.
Annoncée en avril dernier, la fusion entre Alcatel et Lucent est devenue réalité : le 1er décembre dernier, Alcatel-Lucent est né. Une affaire rondement menée au regard de la taille des sociétés et des obstacles politico-juridiques à surmonter pour unir deux fleurons de la haute technologie, localisés des deux côtés de l'Atlantique. Après avoir exploré de subtiles combinaisons entre les noms des deux constructeurs, puis cherché une nouvelle appellation, les dirigeants sont finalement allés au plus simple. ' Ce nom tire parti de la notoriété des deux sociétés ', a souligné Pat Russo, ancienne patronne de Lucent, et directrice générale (CEO) d'Alcatel-Lucent. Société de droit français, basé à Paris, coté à Paris et à New York sous le nom d'ALU, le nouveau venu est le premier constructeur télécoms avec un chiffre d'affaires de 18,6 milliards d'euros. Cisco pèse bien 21,4 milliards d'euros, mais 70 % de ses ventes émanent des entreprises.
Un portefeuille encore incomplet
Le logo d'Alcatel-Lucent, subtil entrelacs du A d'Alcatel et du L de Lucent, est censé représenter un signe ' ? ' (infini) stylisé. ' Il traduit l'infinité de solutions de la gamme d'Alcatel-Lucent ', a souligné Pat Russo. L'éventail du portefeuille est certes vaste, mais incomplet. La lacune est de taille en UMTS. Le nouvel acteur compte la combler grâce à l'acquisition de l'activité UMTS de Nortel.Il n'empêche, Alcatel-Lucent reste largement distancé par Ericsson et le futur Nokia Siemens Networks, quasiment deux fois plus gros. Ailleurs, des gammes se recouvriront. Par exemple dans le DSL, les architectures IMS, et les réseaux métropolitains. Dans ce dernier domaine, Alcatel se taille de beaux succès ?" notamment avec le 7750. Or, Lucent a acheté récemment Riverstone, spécialiste du secteur. Il faudra statuer. Cependant, le nouvel acteur ne manque pas d'atouts. Sa puissance de frappe dans la R&D en constitue un solide : 23 000 ingénieurs et un budget de 2,7 milliards d'euros. Enfin, son chiffre d'affaires s'équilibre on ne peut mieux : un tiers en Europe, un autre en Amérique, et le dernier en Asie. Le plus dur reste néanmoins à faire : fondre, sur le plan humain, les deux sociétés en une seule.j.soules@01informatique.presse.fr