La chute de l'indice Nasdaq sonne la fin de la Nouvelle économie. Une avalanche de faillites. La déferlante Internet n'est toutefois pas remise en cause.
Octobre 2001
' Il y a une chance sur cent pour qu'un déluge se produise durant votre vie. Celui-ci a été plus grand et plus rapide que quiconque pouvait l'imaginer. ' Ces mots de John Chambers,
PDG de Cisco, reflètent bien la stupeur d'un marché littéralement soufflé par l'explosion de la bulle Internet. Le 10 mars 2000, l'indice Nasdaq atteint son plus haut niveau à 5 132,52 points, soit le double de sa valeur quatorze mois plus
tôt. À peine plus d'un an plus tard, il clôture à 1 683 points, avant de chuter à près de 1 400 points dans le sillage des attentats du 11-Septembre. Ce brutal retour sur terre marque, pour un temps du moins, la fin d'une ère dorée pour
les entreprises de la Net Economy, couronnée par le rachat de Time Warner par America On Line. En janvier 2000, cette acquisition consacrait la victoire des ' dot-com ' sur les entreprises issues de
l'économie traditionnelle.
Douche froide pour les investisseurs
En quelques mois, l'effondrement du marché a bouleversé de fond en comble un secteur euphorique depuis près de cinq ans. Nettement refroidis, les capitaux-risqueurs, principaux bailleurs de fonds de cette bulle spéculative, ont
aussitôt revu leurs stratégies d'investissements, précipitant la faillite de nombre de petites structures. Mais les vents de la récession n'ont pas épargné les acteurs de plus grande taille, à commencer par les équipementiers télécoms. En septembre
2001, Nortel a affiché des pertes de 20 milliards de dollars, tandis que celles de Lucent dépassent les 16 milliards. Mais les difficultés de ces fabricants sont essentiellement dues aux déboires de leurs plus gros clients : les opérateurs,
lesquels tentent de se maintenir à flot en allégeant leur masse salariale. NTT vient ainsi d'annoncer la suppression de 60 000 emplois, et British Telecom 16 000.
Les services, seuls à surnager
Dans ce naufrage, les seuls à garder la tête hors de l'eau sont les équipementiers spécialisés dans la fourniture des entreprises ?" Avaya, Radware ou Enterasys, par exemple ?" preuve que la bérézina du marché ne remet
pas totalement en cause la déferlante Internet. Les SSII ont d'ailleurs connu peu de perturbations, enregistrant même une croissance moyenne de 13 % en France. Si la facture de la bulle est salée, elle a au moins le mérite de ramener à la
raison un marché dont la croissance s'est fondée sur des valeurs totalement virtuelles.
Votre opinion