Le Pentium, dernier-né du constructeur, suscite des espoirs légitimes. Une puce mi-Cisc, mi-Risc. Le successeur du 486 se prépare à inonder le marché.
Mai 1993
Savamment entretenu depuis plusieurs mois, le mystère entourant le nouveau processeur d'Intel dissimulait une véritable prouesse technologique. Le dernier-né du constructeur, baptisé Pentium ?" les chiffres ne pouvant constituer une marque déposée, Intel abandonne pour l'occasion la terminologie 80 x 86 ?", relègue ses concurrents, et en premier lieu son ' grand frère ' 486, à bonne distance. Avec ses 3,1 millions de transistors, le Pentium est le processeur le plus complexe jamais réalisé par Intel. À titre de comparaison, le 8088 en comptait 29 000 et le 386 environ 275 000. Il sera proposé dans un premier temps à une vitesse d'horloge de 60 MHz, qui sera portée à 66 MHz avant la fin de l'année, ce qui lui permettra d'afficher des performances théoriques deux fois supérieures au plus puissant des 486. Intel se refuse en revanche à trancher le débat entre les technologies Cisc et Risc. Le Pentium est présenté comme un processeur ' Crisc '. ' Nous n'avons pas de ligne de développement définitive pour nos processeurs, indique André Bertrand, ingénieur technico-commercial chez Intel France. Nous intégrons à chaque fois les meilleures technologies pour en améliorer les performances. ' Manifestement en avance, le Pentium constitue notamment une plate-forme de choix pour gérer des environnements graphiques de haut niveau, comme Windows NT. Alors que le 486 est en passe de s'imposer comme le standard du marché avec onze millions d'unités vendues en 1992, et 35 millions prévues pour 1993, Intel prépare l'avenir. Échaudé par ses difficultés à faire face à la demande de ses derniers processeurs, Intel ne compte pas lancer trop tôt son Pentium sur le marché, et prévoit que ses livraisons ne dépasseront pas celles du 486 avant l'année 1995.
Un vrai-faux 64 bits