Inscrivez-vous gratuitement à la Newsletter BFM Business
Ils sont les têtes d'affiche d'une recherche hexagonale reconnue dans le monde entier dans le domaine du numérique. Leur défi ? Que leurs travaux irriguent enfin le tissu économique français et trouvent des applications dans le réel.
Maintenir la France parmi les dix puissances mondiales des supercalculateurs, et promouvoir l'usage de ces mêmes superordinateurs auprès des entreprises et des PME : tels sont les deux principaux objectifs de la présidente du Grand équipement national de calcul intensif (Genci), l'organisme chargé de développer les supercalculateurs français. Genci a également pour mission de financer et de coordonner le développement de trois centres de calcul intensif pour la recherche civile. Cette société est détenue à 49 % par l'Etat, le CEA, le CNRS, les universités et l'Inria.
Francis Jutand, Institut Mines-Télécom
Il joue un rôle essentiel dans la coordination des pôles de compétitivité français avec le monde enseignant. Depuis six ans, cet expert en télécoms occupe les fonctions de directeur scientifique de l'Institut Mines-Télécom, qui fédère 13 écoles. Francis Jutand travaille en parallèle au développement de plusieurs pôles de compétitivité et est plus particulièrement à l'origine du pôle mondial Cap Digital Paris Région. Formé à l'Ecole normale supérieure de Cachan, il a occupé le poste de directeur scientifique de France Télécom R&D. Il a surtout contribué à la création de réseaux de recherche sur les technologies clés (multimédia, technologies de l'intelligence et de la connaissance, réseaux, logiciels, sécurité, mobiles, terminaux, etc.). Il fait d'ailleurs partie des membres fondateurs du Réseau national de la recherche en télécommunications (RNRT).
Pierre-Louis Lions, Normale Sup
Enfin un mathématicien qui a su sortir de son amphithéâtre et de son laboratoire de recherche pour fonder sa société ! Avec un ancien collègue de l'université Paris-Dauphine, il est à l'origine de la théorie des jeux à champ moyen et de la création de MFG Labs, une des rares start up françaises en mathématiques appliquées. Il a choisi la recherche en mathématiques appliquées et la résolution de problèmes scientifiques ayant une base mathématique, en milieu industriel. Pierre-Louis Lions a mis l'enseignement au centre de son métier de chercheur. Professeur de mathématiques appliquées à Polytechnique, Normale Sup, Pierre-Louis Lions est titulaire de la chaire Equations aux dérivées partielles et applications au sein du Collège de France.
Bernard Stiegler, Institut de recherche et d'innovation
C'est notre philosophe de l'IT ! Il axe sa réflexion sur les enjeux des mutations actuelles portées par les nouvelles technologies du numérique. Depuis 2006, il dirige l'Institut de recherche et d'innovation (IRI) au sein du centre Georges Pompidou, institut créé à son initiative. Ce grand penseur est aussi à l'origine du groupe de réflexion philosophique Ars Industrialis. Très active sur internet et à travers diverses publications, cette association propose de développer une réflexion critique sur les “ technologies de l'esprit ” et de s'interroger sur les impératifs économiques qui les sous-tendent.
Franck Le Ouay, Criteo
Expert des algorithmes complexes, Franck Le Ouay est à l'origine de l'outil prédictif de Criteo, spécialiste du ciblage publicitaire sur internet, l'une des plus belles réussites technologique et économique françaises. Il a cofondé la société en 2005 avec un autre ingénieur des Mines de Paris, également issu des laboratoires R&D de Microsoft, à Redmond, ainsi qu'avec un ingénieur Supelec. Une opération rentable, puisque notre confrère Challenges.fr les a classés, cette année, au 321e rang des plus grandes fortunes françaises. Franck Le Ouay a aussi conçu l'architecture graphique de divers jeux sur console et participé au lancement du laboratoire de recherche Microsoft en Allemagne.
Simon Richir, Laval Virtual
Avec l'essor des images de synthèse et de la réalité augmentée (superposition d'images virtuelles aux images réelles), il se prend à rêver d'un petit Hollywood pour la Mayenne. En 1998, encouragé par François d'Aubert, à l'époque maire de Laval, cet ingénieur des Arts et Métiers parie sur cette ville pour y développer la réalité virtuelle. Il travaille alors à l'Istia-Innovation à Angers au sein de l'équipe du professeur Taravel, l'un des concepteurs du Futuroscope de Poitiers. Tous deux proposent à l'agglomération d'y exporter le même modèle : un parc avec des animations grand public, des entreprises innovantes et un centre universitaire. Le premier salon Laval virtual est organisé la même année.
Serge Abiteboul, Inria
Son credo actuel ? Dénoncer le manque de maturité dans l'exploitation des données à caractère personnel par les entreprises commerciales. Figurant parmi les meilleurs spécialistes mondiaux de la gestion de l'information, ce directeur de recherche à l'Inria, où il travaille depuis trente ans, est également membre de l'Académie des sciences et professeur au Collège de France. Serge Abiteboul est d'ailleurs l'un des rares experts en informatique à dispenser des cours dans cette vénérable institution, au sein de laquelle il a été admis l'année dernière.