Cisco et IBM : adultère ou divorce ?
' On est bien en pleine " coopétition " : un jour les firmes sont partenaires, un autre elles sont rivales. '
' Après sept années de parfaite entente, le couple IBM-Cisco est en train de filer un mauvais coton. La preuve ? Le rachat par IBM, le 19 décembre dernier, de Micromuse, partenaire historique de Cisco pour ses outils d'administration de réseau, très utilisés chez les opérateurs. Cette décision, intervenue dix jours à peine après le lancement en grande pompe par Cisco de ses propres outils d'administration d'applications (lire p. 12), tient du règlement de comptes. La nouvelle offre logicielle de Cisco, basée sur celle de l'éditeur Opnet, est une véritable provocation pour Tivoli, la division d'IBM qui, depuis dix ans, propose des produits qui optimisent le trafic applicatif en prenant en compte les paramètres réseaux.Depuis l'accord passé entre IBM et Avaya autour de la voix sur IP, le couple, fondé en septembre 1999 à la suite de la cession de l'activité réseau d'IBM à Cisco, battait de l'aile. Al Zollar, nouveau directeur général de Tivoli, a préféré mettre l'accent sur la compétition avec Computer Associates et BMC Software, qui ont récemment intégré dans leurs offres d'administration des outils de réseau. ' Notre plate-forme Tivoli Enterprise Console est essentiellement une plate-forme d'administration d'origine mainframe. Avec l'outil d'administration de réseau Netcool, de Micromuse, on s'étend aux environnements hétérogènes. Aujourd'hui, les réseaux ne sont plus simplement des tuyaux de données. Leur plus grande dépendance réclame une approche en temps réel de l'administration des données ', a-t-il déclaré.Le lendemain de l'annonce IBM, le 20 décembre, Computer Associates annonçait un accord mondial avec Opnet, fournisseur de la plate-forme logicielle IT Guru. Ces mêmes logiciels de gestion de performances, de modélisation et de prévision adoptés par Cisco... Le module ACE, qui permet de collecter, filtrer et synchroniser les traces applicatives, complète les offres de Computer Associates et de Cisco, que lon retrouvera face à celle de Tivoli. On est bien en pleine ' coopétition ' : un jour les firmes sont partenaires, un autre elles sont rivales. Difficile encore de parler de divorce dans ces conditions. '