Client léger : une efficacité tributaire de l'architecture
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Le client léger permet de soulager l'administration et d'ouvrir les ressources du SI aux sites distants et aux nomades. Mais il ne faut rien négliger.
Il est loin le temps où le thin computing se limitait au service de terminal 3270. Le service de présentation s'applique aujourd'hui aux logiciels métier, bureautiques, client-serveur, voire aux applications Web.
Les infrastructures à base de clients légers sont adoptées pour soulager l'administration des postes de travail et la gestion des configurations logicielles ; on y vient aussi pour répondre à des problématiques métier spécifiques. Le
déploiement d'une solution de centralisation permet de reprendre en main un parc informatique.Au siège d'EIS, filiale de maintenance technique du groupe bancaire CMCEE-CIC, se posait un problème de rationalisation des postes de travail d'une cinquantaine de logisticiens et de réparateurs. ' Je souhaitais
revenir au principe du poste de travail tel qu'il devrait être, explique Olivier Lombard, directeur logistique de la société, c'est-à-dire un outil au service du métier, offrant un environnement de travail
standardisé. ' Ce qui l'a poussé à mettre en place une solution Systancia.
L'utilisation : s'adapter au multisite et au nomadisme
Pour une entreprise multisite, la centralisation des applications est aussi une façon de gérer les moyens informatiques de centres distants. Avec une organisation éclatée en 24 sites, dont 21 stations thermales, la Chaîne
thermale du soleil a ainsi recouru aux solutions Citrix pour pallier l'absence de compétences informatiques locales.La préoccupation de Frans Bonhomme était différente : l'entreprise devait moderniser une infrastructure client vieillissante. Ce distributeur de tubes et raccords plastiques pour le BTP anime un réseau de près de
300 entrepôts. Jusqu'à récemment, les entrepôts accédaient au mainframe Unisys par l'intermédiaire de terminaux passifs. ' Pour offrir l'accès Internet aux dépôts et leur apporter des services
bureautiques et de messagerie, nous nous sommes équipés de Windows TSE ainsi que de terminaux Wyse ', explique le directeur informatique, Éric-Robert Vallat.Une infrastructure centralisée peut avoir aussi pour finalité de servir des utilisateurs nomades. La firme d'intermédiation financière Triago a ainsi mis en ?"uvre Citrix Access Suite pour délivrer des applications bureautiques et
un intranet à une vingtaine de consultants à Paris et à New York, sans compromettre la confidentialité des informations.Médisis, une association qui gère la médecine du travail à Beauvais, souhaitait améliorer la mobilité de ses médecins et de ses secrétaires médicaux. ' Nous étudions les nouvelles offres de nomadisme de France
Télécom ', affirme sa responsable informatique, Béatrice Bancelin. Mais, pour l'heure, une centaine d'utilisateurs accèdent aux serveurs du siège de Beauvais par le biais de connexions fixes dont sont équipées les quatorze
antennes locales de l'association. Pour son infrastructure centralisée, Médisis a fait le choix de Windows TSE (Terminal Server Edition), lorsqu'elle a dû renouveler ses matériels obsolètes. Pour limiter ses dépenses, elle s'est
aussi équipée de clients légers Itium d'Impact Technologies. ' Avec TSE, les utilisateurs peuvent se connecter en temps réel à notre logiciel médical Dinamit ', conclut Béatrice Bancelin.TSE s'est également révélé suffisant pour les besoins de Frans Bonhomme, qui lui réserve cependant un rôle modeste, celui de publier les applications bureautiques et la messagerie, et non les applications métier qui restent du ressort
du mainframe ClearPath. Il serait difficile de trop en demander à TSE, qui est une solution légère et dont la ' rusticité ' rebute plus d'une entreprise. ' Du fait de sa lourdeur
et du manque d'ergonomie de son interface, assure Olivier Lombard d'EIS, TSE ne répondait pas à nos besoins. D'où notre intérêt pour Systancia. ' D'autres structures préfèrent Citrix :
' Compte tenu de nos besoins de consolidation, de souplesse et d'évolution, Citrix s'imposait ', affirme Jérôme Claudel, directeur informatique de Triago.
Les gains : moderniser à peu de frais
Quelle que soit la solution retenue, la mise en place des serveurs de présentation proprement dits pose peu de problèmes. ' À partir du moment où nous avons arrêté les choix architecturaux, il a fallu au plus
une semaine pour mettre en place la plate-forme Windows 2003, le serveur AppliDis et les clients légers ', confirme Olivier Lombard. Au siège de Médisis, trois serveurs Windows 2000 TSE ont été configurés de façon à se
partager la charge de travail des utilisateurs. ' La publication d'une application dans TSE est très simple. Il suffit de l'installer sur le serveur et de définir la stratégie de partage ', ajoute
Béatrice Bancelin.Frans Bonhomme s'est contenté de deux serveurs TSE pour desservir ses 300 entrepôts : ' Nous avons configuré deux serveurs Dell avec une mémoire vive de 4 Go. Ceux-ci suffisent amplement, car la
bureautique Office et la messagerie MDaemon génèrent une charge relativement légère. Nous ne montons qu'à environ vingt connexions simultanées en période de pointe. ' Après les chefs de dépôt, le déploiement du parc de
clients Wyse va être étendu aux chefs d'agence. Ces derniers faisant une utilisation plus intensive des outils bureautiques, ils disposeront d'un serveur TSE dédié. Des cartes réseau supplémentaires seront installées pour que, au cas où un serveur
tombe en panne, les connexions soient redirigées vers l'autre. Le recours à des serveurs lames peut être un moyen de déployer des infrastructures centralisées souples et évolutives ; c'est ce qui avait poussé la Chaîne thermale du soleil à
acquérir des Blade-System de HP.
Mise en ?"uvre : le serveur n'est pas tout
Ces considérations matérielles ne sont qu'une facette de la démarche architecturale qu'il convient d'adopter. Les aspects logiciels posent d'autres problèmes. En principe, on peut publier toutes sortes d'applications sur un serveur de
présentation, des intranets, par exemple. Avant de passer à Citrix, Triago avait développé un intranet métier sur son site parisien. Ces applications métier Web ont donc été reprises sur Citrix Presentation Server. Se pose aussi le problème de
l'intégration des écrans d'applications pour grands systèmes au serveur de présentation. Pour y remédier, les logisticiens d'EIS ont dû publier l'émulateur de terminaux PComm dans AppliDis.Autre point délicat : la compatibilité des applications. Les applications commerciales sont généralement compatibles avec les services de présentation ICA (Independent Computing Architecture, le protocole
propriétaire de Citrix) ou RDP (Remote Desktop Protocol, d'origine Microsoft). Mais les vieilles applications, ou celles développées en interne sont parfois une source de déconvenue, comme a pu l'expérimenter EIS :
' D'une façon générale, la publication d'une application est très simple. ' Mais, reconnaît Olivier Lombard, ' nous avons rencontré quelques problèmes, notamment avec une vieille
application de comptabilité qui gérait mal le service en multiposte et générait de nombreux messages d'erreur '.Les serveurs de présentation n'ont pas toujours pour finalité de servir la totalité des applications du SI. Par conséquent, il faudra vérifier que les clients légers gèrent des échanges autres que RDP et ICA. Heureusement, les offres
commerciales se sont sophistiquées ; la plupart des clients légers gèrent ICA, RDP et HTTP, embarquent un navigateur Web et même Acrobat Reader. Médisis n'a donc pas hésité à acquérir des clients légers Windows CE/RDP pour ses quatorze agences
locales. Pas plus qu'EIS, qui a retenu des terminaux HP, également avec Windows CE, pour accéder à AppliDis.Qu'en est-il cependant de la gestion des flux d'un mainframe ? Sur ce plan, Frans Bonhomme a pu constater que toutes les offres ne se valent pas. Pour s'assurer que les accès au grand système Unisys ne
poseraient pas de problèmes, le distributeur a testé différents types de terminaux. L'offre Wyse ayant donné satisfaction, Frans Bonhomme s'est équipé de clients légers V90, avec Internet Explorer, client RDP et émulateur Qterm.
Les écueils : un service sensible aux performances réseau
Dans ces démarches de network computing, on aurait tort de négliger les problématiques réseaux et télécoms. Dans le cas d'un déploiement multisite, il est prudent de s'assurer de la souplesse et des capacités
d'évolution de la solution télécoms choisie.Ainsi, Médisis, qui avait initialement retenu une connexion à 512 kbit/s pour son centre de Beauvais, s'est retrouvée confrontée à un problème de bande passante. ' Nous avions commencé à équiper les sites
les plus distants. La migration progressant, les performances du réseau sont tombées. Du coup, nous avons opté pour un abonnement Equant à 2 Mbit/s pour le centre de Beauvais, les sites distants étant raccordés par des liens à
512 kbit/s. 'La problématique télécoms se pose aussi en termes de sécurité ?" chez Frans Bonhomme, les sites sont interconnectés par liens RPV Equant à 512 kbit/s ?", mais aussi en termes de mobilité, un sujet sur lequel
Triago a beaucoup planché. Les utilisateurs parisiens de l'intermédiaire financier sont ainsi équipés de cartes Orange GlobeTrotter 3G/GPRS et des cartes identiques seront déployées à New York. La société envisage d'adapter les flux Citrix aux
écrans de petite taille des smartphones fonctionnant avec Windows Mobile.Mais, que l'on ait à servir des personnels fixes ou nomades, une question de fond demeure : celle de la qualité de service. Là encore, les opérateurs et hébergeurs peuvent apporter des réponses, sous forme de prestations de
gestion de classes de services, auxquelles ont souscrit, par exemple, Frans Bonhomme, pour la gestion de ses flux mainframes, et la Chaîne thermale du soleil, dans l'éventualité où son infrastructure serait soumise à une forte
contrainte.La chaîne thermale a soigné la solidité de son infrastructure Citrix. Cela l'a amenée à opter pour une offre SDSL Completel délivrant 6 Gbit/s en sortie de la salle serveurs. Pour le raccordement des 21 sites de cure,
' nous avons retenu des liens SDSL à 512 kbit/s ou 1 Mbit/s selon le nombre de postes présents sur les sites, et nous les avons doublés par des liens de secours en ADSL ou RNIS, explique Michèle Paulard,
DSI de la Chaîne thermale du soleil. Nous avons par ailleurs adopté un service de QoS que proposait notre hébergeur, fondé sur les boîtiers de gestion de trafic de PacketShaper '.Le déploiement Citrix étant à peine achevé et l'activité étant de nature saisonnière, il est difficile d'établir un bilan des charges supportées. PacketShaper reste donc une assurance pour l'avenir. Mais cela fait partie du prix à
payer pour garantir le succès à long terme de l'infrastructure. En fin de compte, le retour sur investissement que l'on est en droit d'attendre d'une solution de services applicatifs centralisée est tributaire des précautions que l'on a prises en
matière de dimensionnement et de tolérance aux pannes de tous les éléments techniques la composant.