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Ajax et les Rich Internet Application de nouvelle génération, telles que Flex et Silverlight, bousculent le client lourd. Cependant, les interfaces web, limitées en termes d'ergonomie, n'ont pu le détrôner sur le poste de travail. Plus simple à déployer, la descendance du client lourd, fondée sur les technologies Rich Desktop Application, bénéficie des capacités de synchronisation avec les applications serveur.
Client lourd et poste de travail, un couple qui dure
Quelle interface homme-machine (IHM) retenir en frontal d'une architecture SOA ? Pour beaucoup, ce seront les Rich Internet Application (RIA). Fewzi Mokaddem, expert technique chez Micropole-Univers, le confirme : “ En entreprise, nous rencontrons surtout les plates-formes Java EE, .Net et PHP. La tendance est à l'abandon du client lourd au profit du client internet riche. ” Pourtant le client lourd n'est pas mort. Bertrand Asnier, responsable technique d'Eurogiciel, mène de nombreux développements sur la plate-forme Java Swing : “ Dans l'industrie, le client lourd présente un véritable intérêt car toutes les applications ne peuvent fonctionner en mode connecté. Ainsi dans un hall d'assemblage de satellite, très sécurisé, pas question de Wi-Fi ni de connexion réseau. D'autre part, une application web pose de gros problèmes d'ergonomie sur des traitements de saisie de masse. ” Alexis Moussine-Pouchkine, architecte Java chez Sun Microsystems, défend Java sur le poste client : “ Java Swing reste très utilisé par les entreprises. Certaines ont fait ce choix avant même que Java EE ne soit stabilisé. Leurs architectures ont plutôt bien tenu la route. ” Java a évolué avec un déploiement plus aisé et des outils plus efficaces, et Sun vient de lancer JavaFX, une solution de scripting qui devrait gommer sa complexité. Bertrand Asnier ajoute : “ L'application de maintenance de l'Airbus A300 doit avoir une durée de vie supérieure à trente ans ! C'est une contrainte très importante. Qui sait où en sera .Net dans dix ans ? ”
La plate-forme .Net avance ses pions
Mais le responsable technique admet que la plate-forme Microsoft marque des points : “ Auprès des banques, des assureurs ou des agences de voyages, les qualités ergonomiques de .Net séduisent. L'application client doit, en quelque sorte, représenter l'image de l'entreprise. ” La plate-forme .Net bénéficie du parc Windows en entreprise et des qualités de l'outil Visual Studio. Thomas Tourret, directeur de la SSII 3IE, ajoute : “ Le Rich Desktop Application (RDA – NDLR) .Net s'impose dès lors que l'application nécessite une interaction forte avec Outlook et la suite Office. Pour moi, l'avantage est du côté de .Net. ” Mais Vista peine à s'imposer dans les entreprises et certains s'intéressent à nouveau à Apple et à Mac OS X. Doté du framework Cocoa, un descendant direct de Nextstep, Mac OS X séduit les développeurs, à l'image de Guillaume Cerquant, chef de projet chez Directstreams : “ Pour le développeur, c'est le rêve : les frameworks, très riches en fonctions, sont variés. C'est le cas de Pure Animation, pour la conception d'une interface utilisateur 3D complète en quelques lignes de code, et de Sparkle, pour la mise à jour à distance des applications. ”Dans cet affrontement impliquant Microsoft, Java et Apple, Adobe pourrait bien jouer les trouble-fête avec AIR, sa solution RDA fondée sur Flex, et dont le runtime est déjà disponible sous Windows, Mac OS et en bêta sous Linux. Lee Brimelow, “ évangéliste ” de la plate-forme AIR chez Adobe, affirme : “ Nous gérons les différences entre les interfaces graphiques des systèmes d'exploitation dans AIR. De même, la fonction glisser-déposer est possible entre une application AIR et une application desktop, entre applications AIR ou même entre une application AIR et le navigateur. ” Une fonction complexe à mettre en œuvre dans un RIA. André Nedelcoux, architecte senior chez Octo Technology, conclut : “ Techniquement, Flex est très prometteur et satisfait beaucoup d'aspects du développement IHM tels que la productivité du développement, la richesse graphique, et l'interaction serveur vers le client. Il constitue un sérieux challenger pour Java et Microsoft ! ”
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