CNE et CPE risquent de désorganiser encore plus le marché de l'emploi
Le contrat nouvelle embauche (CNE) et le contrat première embauche (CPE), qui vient d'être adopté, offrent aux entreprises une souplesse inégalée. Ils permettent de licencier un nouveau salarié sans justification sérieuse durant les deux premières années. Quelles conséquences ces nouveaux contrats peuvent-elles avoir sur notre secteur ? L'informaticien est souvent recruté sur mission. Pour un employeur, la tentation est grande de réduire les périodes d'intercontrat en calant la durée de vie du contrat de travail sur celle du projet. Des pratiques douteuses sont apparues : prolongation systématique de la période d'essai, licenciements abusifs sur la base de fautes imaginaires... Suite à l'échec du contrat de mission, les SSII ne disposent-elles pas enfin, avec le CNE et le CPE, du type de contrat dont elles rêvaient ? Celles qui le proposeront prennent toutefois le risque de se marginaliser. Les informaticiens s'informent de plus en plus sur leur futur employeur. Certains refusent même des entretiens si la réputation de celui-ci paraît douteuse. Proposer un contrat précaire pourrait laisser supposer que l'entreprise n'a pas de visibilité sur son avenir... ou pire. D'autant que, jusqu'ici, travailler en SSII offrait l'avantage de se retrouver en intercontrat à l'issue d'une mission. Sans cette protection, certains pourraient se tourner vers l'intérim, à la fois plus rémunérateur et plus transparent dans ces modalités. Par ailleurs, les CNE et CPE risquent d'amplifier les aspects néfastes de l'individualisation de la profession. Le salarié est déjà isolé chez son client ; il le sera aussi dans son licenciement. Enfin, il est probable que l'effet d'aubaine du CPE focalisera davantage encore les recrutements vers les plus jeunes, au détriment des seniors déjà mis sur la touche. Ou comment diviser pour mieux régner.Léquipe du Munci
http://forums.munci.org
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