Collaborer ne s'improvise pas !
Boris Mathieux, chef d'enquêteLa mise en place de processus de collaboration échoue souvent à cause d'idées reçues. Ainsi, de nombreuses entreprises estiment que cette démarche peut s'imposer naturellement, comme la pratique des réseaux sociaux dans un cadre privé. Au contraire, d'autres se focalisent trop sur les individus susceptibles de faire échouer leur initiative. Du coup, elles préfèrent s'abstenir. Ces suppositions font partie des “ cinq mythes de la collaboration ” récemment recensés par Gartner. Combattant la “ prédisposition ” supposée à la collaboration, le cabinet d'analystes suggère plutôt que la majorité des salariés n'adhéreront au projet que sous certaines conditions. Il conseille notamment de récompenser les bons comportements, en ignorant la minorité peu enthousiaste. Il souligne aussi l'importance de lignes directrices clairement établies pour montrer comment obtenir les meilleurs résultats. Sinon, les utilisateurs pourraient retenir des définitions toutes personnelles, ne correspondant pas à la réalité de la collaboration. Selon un autre a priori, celle-ci est nécessairement considérée comme une “ bonne chose ” en soi. Pourtant, les organisations sont souvent incapables de définir les bénéfices attendus de l'emploi de médias sociaux, ce qui réduit leurs chances d'être bien adoptés. De même, elles doivent établir des indicateurs pertinents et liés à des bénéfices métier. Les entreprises pensent aussi que les outils sociaux sont chronophages, alors que ce problème résulte souvent de leur manque d'intégration aux applications critiques. Autrement dit, ils ne doivent pas venir s'empiler au-dessus des applications existantes, sans réflexion sur les outils auxquels ils se substituent. Et s'ils facilitent la collaboration grâce à leur caractère intuitif et fluide, ils ne seront pas sélectionnés tant que l'entreprise n'aura pas défini les profils, les processus et les indicateurs à mettre en œuvre.
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