Inscrivez-vous gratuitement à la Newsletter BFM Business
À coups de milliards de dollars et d'exemptions fiscales, l'État russe bâtit une vaste technopole aux abords de la capitale. Un chantier pharaonique réunissant chercheurs et entrepreneurs du monde entier.
Le gouvernement russe a compris que le pays doit diversifier son économie au-delà du pétrole et de quelques autres matières premières. Dans le cadre de son projet modernisateur, Skolkovo tient une place centrale. Il s'agit moins de cloner la Silicon Valley ? un objectif que les Russes savent illusoire ? que de bâtir une infrastructure complète, aux portes de la capitale moscovite, réunissant chercheurs et entrepreneurs. Et d'en faire, à coup de subventions et d'exemptions fiscales, une immense technopole d'envergure internationale.Le gouvernement n'a pas lésiné sur les moyens. Depuis le lancement du projet en 2010, l'Etat y a, en effet, injecté près de 2 milliards de dollars, auxquels devraient s'ajouter quatre autres d'ici à 2016, provenant de sources publiques et privées. Pour l'instant, le parc est un chantier à proximité d'un bourg résidentiel huppé, situé à une dizaine de kilomètres de Moscou. Un seul bâtiment est sorti de terre à ce jour, en plus d'une école de management au design futuriste, également appelée Skolkovo et déjà présente depuis plusieurs années. La technopole distribue déjà de généreuses subventions à ses résidents virtuels. Typiquement, quand une start up lève un million de dollars auprès d'investisseurs privés, Skolkovo en donne autant. Parmi les quelque 500 sociétés résidentes à ce jour, une trentaine sont étrangères dont la française ActiveEon.
Des partenariats avec des acteurs de la recherche de niveau mondial
La procédure est identique pour toutes, mais les résidents étrangers doivent créer une filiale en Russie. Si le dossier d'admission est assez lourd, la réponse vient en quelques semaines. Skolkovo a aussi signé des partenariats avec des acteurs de la recherche de niveau mondial dont le MIT, de grands noms du high-tech ? Cisco, Intel, Microsoft, Nokia Siemens Networks et d'autres ? ainsi que des dizaines de fonds d'investissement. Alstom, EADS et Schneider Electric ont également signé pour participer à la technopole divisée en cinq clusters : IT, énergie, biomédecine, espace et nucléaire. Le projet est dirigé par Viktor Vekselberg, un oligarque ayant amassé plus de 12 milliards de dollars dans le pétrole et les mines. Une preuve d'efficacité managériale et un gage d'incorruptibilité, selon le gouvernement russe qui l'a nommé à ce poste. “ Les corrompus seront lynchés sur place, ” a promis le dirigeant !
Votre opinion